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Premier roman. Trou noir et matière grise

«Vous voyez les trous noirs? Bah j’ai la même chose dans ma tête», lance le narrateur d’Une singularité, quête cosmique signée du prometteur Bastien Hauser, auteur suisse établi à Bruxelles.

La photographie historique du trou noir supermassif qui trône au centre de la galaxie M87 et de ce roman métaphysique.
Event Horizon Telescope

Thierry Raboud

Thierry Raboud

7 juin 2024 à 00:00

Temps de lecture : 3 min

L’ordinateur IBM était immense comme une pièce et Jean-Pierre Luminet, alors jeune chercheur, l’avait gavé de données avant de représenter à la main sur une planche à dessin le résultat de ses calculs. C’est ainsi qu’est née la première visualisation mondiale d’un trou noir. 1979, le monstre spéculatif ressemblait à un œil déviant la lumière. «Lorsqu’on est théoricien de la physique et que l’on propose des modèles, on rêve surtout au jour où ils seront vérifiés par l’observation astronomique», nous confiait 40 ans plus tard cet astrophysicien réputé, alors que la première image télescopique d’un trou noir était sur le point d’être publiée… et de confirmer ses intuitions. «Un rêve qui se réalise!» 2019, le monde écarquilla enfin les yeux devant M87*, son disque d’accrétion orange, son vide gargantuesque dévorant l’espace comme le temps.


  • Bastien Hauser, Une singularité, Ed. Actes Sud, 260 pp.