Littérature. Le Prix Décembre revient à Abdellah Taïa
Le prix littéraire Décembre a été remis mercredi à Paris au Marocain Abdellah Taïa pour son roman «Le Bastion des larmes». Ce titre est l’un des succès critiques de la rentrée littéraire française.
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ATS et AFP
30 octobre 2024 à 23:05, mis à jour le 31 octobre 2024 à 19:10
Le roman a été préféré par le jury à «Ann d’Angleterre» de Julia Deck et «Les Derniers Jours du Parti socialiste» d’Aurélien Bellanger.
En évoquant les violences contre les enfants et la discrimination des homosexuels dans son pays natal, mais aussi des personnages féminins très libres inspirés de ses huit soeurs aînées, Abdellah Taïa a signé d’après les critiques, à 51 ans, son récit le plus abouti.
Le prix Décembre (anciennement prix Novembre) a été créé en 1989 pour, comme son nom l’indiquait, récompenser un roman oublié des autres grands prix littéraires d’automne. Mais il a changé de calendrier pour ne plus arriver systématiquement le dernier. Il est convoité pour sa dotation de 15’000 euros, avec le soutien de la Fondation Pierre Bergé-Yves-Saint-Laurent.
Etudes à Genève
A la Foire de Brive (sud-ouest) en novembre, l’écrivain marocain doit également recevoir le prix de la Langue française pour l’ensemble de son oeuvre. Il avait remporté le prix de Flore en 2010 pour «Le Jour du roi».
Issu d’un milieu pauvre à Salé, à côté de la capitale Rabat, il est parti en Europe étudier en 1998 à Genève puis l’année suivante à Paris, où il a obtenu un doctorat de lettres. Il a exercé les métiers de traducteur, journaliste ou réalisateur, entre autres. Il a été remarqué pour avoir révélé son homosexualité en 2006, tout en se disant musulman.
«Le Bastion des larmes» était dans les sélections de multiples prix d’automne: le Médicis, pour lequel il est toujours en lice, le Goncourt et le Grand Prix du roman de l'Académie française.