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Jean-François Delhom, ou comment s’étonner de nos glaciers

Plongé dans les abysses alpins, le photographe gruérien révèle, en philosophe autant qu’en esthète, un monde dont l’agonie n’altère pas la beauté


Thierry Raboud

Thierry Raboud

3 novembre 2023 à 14:25

Temps de lecture : 1 min

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C’est une Atlantide engloutie dans le temps et l’espace. En surface, entre l’épaule des sommets que seules de longues marches permettent d’approcher, une peau comme une houle immobile, détonante pourtant quand vêlent les séracs, gercée de crevasses, de béances aux luisants mystères que recouvre en hiver un traître tapis de neige.

Dessous? Certains y glissent leur corps spéléologue, leur œil qui s’émerveille, plongent entre les falaises luminescentes et dévoilent ce continent profond, ancestral et précaire, d’une beauté déjà révolue car tout a fondu.

A-t-on jamais vu l’entraille d’un glacier? Non ce petit frisson lorsque enfant il fallait poser pour la photo sur les genoux d’un immense ours en peluche, dans le tunnel dégoulinant d’une grotte percée chaque printemps à la naissance du Rhône. Non plus ce triste chenal creusé dans la mer de glace bientôt comme une mare, où se pressent des hordes de curieux sous le dôme fatigué du Mont-Blanc. Mais bien le cœur froid et vertigineux de nos Alpes, car c’est ici une véritable navigation en subterra incognita, une absorption Dans le ventre des glaciers où l’on suit, lampe philosophique à l’esprit, lampe frontale au casque, le photographe gruérien Jean-François Delhom.

Sous le désert gris-blanc

A cet explorateur du beau terrestre, l’on devait déjà d’avoir célébré les noces caressantes de l’eau et de la pierre en images cueillies de Guadeloupe en Nouvelle-Zélande et d’Australie en Amérique, canyons et cascades de lumière liquide dont il fit floraison d’ouvrages.

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