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11 octobre 2024 à 14:26, mis à jour à 15:34
«Il est bon de savoir jusqu’où est sciée la branche sur laquelle nous sommes assis», écrivait Friedrich Dürrenmatt en plein âge atomique, alors que l’auto-destruction de l’humanité avait quitté le champ de la fiction pour rejoindre celui des possibles. A l’instar du dramaturge, les artistes ont été nombreux à symboliser cette nouvelle ère nucléaire qu’ont cristallisée à Hiroshima puis Nagasaki les noces funèbres de la science et de l’industrie militaire. Trois expositions tout juste inaugurées, au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel, au mudac de Lausanne et au Musée d’art moderne de Paris, montrent comment la fracturation de l’atome n’a cessé de hanter les représentations jusqu’à aujourd’hui. A l’heure où le Prix Nobel de la paix honore l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, qui regroupe des survivants des bombardements nucléaires de 1945, nous avons choisi d’y consacrer un cahier culturel spécial tant la question est redevenue brûlante.