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Écrans

Cinéma. Une lettre d’amour au basketball

Le mangaka Takehiko Inoue réalise son premier film et porte à l’écran son œuvre culte Slam Dunk

L’équipe du lycée Shohoku, une bande de potes armés pour la victoire.

 Olivier Wyser

Olivier Wyser

25 juillet 2023 à 18:44

The First Slam Dunk » Personne ne l’attendait et pourtant on se demande comment on a fait pour vivre sans durant toutes ces années. The First Slam Dunk est l’adaptation cinématographique du manga culte Slam Dunk (1990-1996) du mangaka Takehiko Inoue, déjà porté à l’écran sous forme de série télé. Mais là, c’est le grand saut, celui d’un véritable long-métrage d’animation, qui plus est réalisé par Inoue lui-même. Et le résultat dépasse toutes les attentes… The First Slam Dunk est tout simplement une lettre d’amour au basketball qui fait vivre au spectateur l’intensité d’un match comme s’il était avec les joueurs sur le parquet, tout en lui proposant une histoire humaine forte en émotions.


Direction le lycée Shohoku, dans la préfecture de Kanagawa (au sud de Tokyo). Le manga des années 1990 – qui a tout simplement révolutionné la manière dont la bande dessinée pouvait aborder le sport, sous un angle quasi documentaire – se concentrait sur le personnage de Hanamichi Sakuragi, une forte tête indisciplinée qui trouvait enfin sa voie dans l’équipe de basket. La série télé exploitait également la trame de ce personnage aux cheveux rouges et au tempérament de feu. Pour le long-métrage, Takehiko Inoue choisit de brouiller les pistes en changeant de héros. Bien sûr on retrouve Sakuragi le chien fou, Kaede Rukawa le beau gosse ténébreux ou Akagi Takenori le colosse aux dunks imparables… Mais l’attention se porte désormais sur le freluquet de la bande, Ryota Miyagi, un meneur de poche discret. Le long-métrage nous amènera notamment à découvrir son lourd secret familial.

Pas au rabais

Takehiko Inoue est sans doute l’un des mangakas les plus renommés à l’international. On lui doit des séries à succès telles que Vagabond (une histoire de samourais actuellement en pause) ou Real (du basketball, encore, mais sous l’angle original du sport-handicap, toujours en cours). Le retrouver à la réalisation mais également à l’écriture du scénario et à la conception des personnages nous donne un indice: Inoue n’a clairement pas envie de brader son univers. Les adaptations vite faites pour ramasser un maximum d’argent à peu de frais, ce n’est pas pour lui. Bien au contraire, les deux heures de The First Slam Dunk fourmillent de petits détails qui font toute la différence.

Alors que le manga racontait l’aventure d’une équipe tout au long du championnat, le film, lui, se concentre sur une rencontre bien précise, celle qui oppose le lycée Shohoku au lycée technique Sannoh, une école privée aux ambitions sportives très élevées et à la réputation impeccable. Un défi pour l’équipe de Shohoku, petite école publique de banlieue. La mise en scène de cet affrontement est tout simplement parfaite. Avec l’aide de son éditeur Ryûchi Takita, Takehiko Inoue transcrit à merveille la dramaturgie d’une rencontre sportive, lisible et compréhensible même pour les non-initiés. Le réalisateur joue par exemple avec les moments de silence, où les bruitages réalistes créent l’ambiance, et d’autres instants où une musique tonitruante vient souligner l’action et les enjeux. Bien qu’animé en images de synthèse, ce qui s’avère payant dans les nombreuses séquences de jeu, The First Slam Dunk conserve la patte visuelle du manga, une prouesse.

Un film de Takehiko Inoue
Durée 2h04
En salle à Fribourg
Notre avis: 4/5

Personnages forts

Mais la réussite technique du film ne serait rien sans une histoire et des personnages forts. Les vulnérabilités des héros sont même au cœur de l’intrigue. Les batailles se jouent donc sur le parquet mais aussi dans les entrailles des joueurs. Rythmé par des flash-back, le long-métrage nous en apprend toujours plus sur ses protagonistes, éclairant ainsi leurs actions et leurs tourments. A l’heure de compter les points, The First Slam Dunk est une réussite presque totale qui rend justice au matériau d’origine et réunira les amateurs de basketball, les fans de manga et les fondus d’animation.

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