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Cinéma. "The Old Oak": A 87 ans, Ken Loach est toujours debout

Le cinéaste britannique Ken Loach n’a pas prévu de ranger sa caméra. Toujours indigné par l’état du monde, il signe avec The Old Oak un nouveau film social qui vise juste.

L’antique pub The Old Oak va retrouver du lustre grâce à Ken Loach. © Filmcoopi

Etienne Rey

Etienne Rey

24 octobre 2023 à 14:20

Temps de lecture : 1 min

The Old Oak » En 2014, lors de la sortie de Jimmy’s Hall, Ken Loach annonçait vouloir abandonner le cinéma de fiction pour ne plus se consacrer qu’au documentaire. Après avoir admis avoir fait cette déclaration «dans un moment de faiblesse», il a depuis réalisé Moi, Daniel Blake en 2016 (qui lui a valu, entre autres prestigieuses récompenses, sa seconde Palme d’or après celle décernée en 2006 à Le Vent se lève), Sorry We Missed You trois ans plus tard et bien évidemment The Old Oak aujourd’hui, tous tournés dans le nord-est de l’Angleterre et constituant une forme de trilogie au sein de laquelle cette dernière œuvre et son final aussi déchirant qu’exaltant seraient une ultime et essentielle note d’espoir destinée à toute la société.

A 87 ans, le réalisateur britannique connu pour ses films politiques et ses engagements militants, ne semble donc pas tout à fait prêt à déposer les armes. Il est très tentant, et pas si fantasque, d’imaginer que face aux tragédies et injustices du monde, le cinéaste et son compagnon d’arme Paul Laverty, scénariste de toutes ses œuvres depuis 1995 (à l’exception de The Navigators) aient du mal à rester confortablement chez eux en se gargarisant de leurs glorieuses batailles passées alors que rien, dans cette société contre laquelle ils s’indignent depuis leurs débuts, ne s’arrange.

Tragédie syrienne, crise des réfugiés, agonie des cités minières autrefois prospères, abandon des politiques, racisme et communautarisme en hausse, solidarité en berne… Les sujets et thèmes choisis pour cette nouvelle œuvre commune sembleraient appuyer cette hypothèse. Et même si les éternels détracteurs du cinéaste lui reprochent bien évidemment sa tendance au didactisme, sa surenchère de misérabilisme ou son cinéma de bonne conscience, la sincérité du projet et l’émotion qu’elle suscite devraient faire taire leur cynisme préfabriqué et déplacé.

Dans l’air du temps

Propriétaire d’un pub, anciennement haut lieu des rassemblements de mineurs en grève, T.J. Ballantyne semble aujourd’hui s’ennuyer à servir ses compatriotes, amis d’antan et de luttes mais devenus, par dépit, boulets de bar à force de se complaire dans l’aigreur et se reconnaître dans les discours clés en main de la classe politique dominante. L’arrivée dans sa bourgade d’un groupe de réfugiés syriens va aussi bien redonner de l’entrain au barman abattu que raviver momentanément les élans de solidarité dont était coutumière la communauté. Puis, forcément aussi, attiser les tensions.

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