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Cinéma. «Killers of the Flower Moon» chef-d’œuvre signé Martin Scorsese

Le réalisateur américain Martin Scorsese s’entoure de Leonardo DiCaprio, Robert De Niro et Lily Gladstone pour narrer un épisode sombre de l’histoire américaine: les meurtres, perpétrés par des Blancs, de membres de la richissime tribu indienne Osage.

Leonardo DiCaprio et Lily Gladstone: derrière un amour de façade… l’argent sale du pétrole. © Warner Bros.

Olivier Wyser

Olivier Wyser

17 octobre 2023 à 15:25

Temps de lecture : 1 min

«Killers of the Flower Moon» » C’est ce qu’on appelle un classique instantané! Le genre de film dont on peut dire sans prendre trop de risques qu’il restera gravé de manière indélébile dans l’histoire. Une tragédie à la puissance romanesque rare, du grand cinéma à savourer sur écran géant. Martin Scorsese avait pourtant divisé la critique et ses admirateurs avec The Irishman (Netflix, 2019), une épopée mafieuse fascinante mais trop longue et plombée par des effets spéciaux numériques datés. Certains disaient même le cinéaste new-yorkais de 80 ans fini… Mais Killers of the Flower Moon débarque cette semaine en grande pompe pour mettre tout le monde d’accord. Le vieux Scorsese est plus affûté que jamais lorsqu’il sonde l’âme sombre de l’Amérique.

Dans ce drame historique, Leonardo DiCaprio (pour la sixième fois devant la caméra du réalisateur) interprète un salopard de la pire espèce. Le genre de type pas trop futé mais mû par une soif de l’or insatiable et qui va commettre les pires horreurs tout en se persuadant qu’il œuvre pour le bien. Un antihéros dans la droite ligne des personnages scorsesiens à la morale fluctuante. A ses côtés, on retrouve également un habitué des lieux, Robert De Niro (dixième fois devant la caméra du cinéaste), dans la peau d’un patriarche encore plus terrifiant. Killers of the Flower Moon se base sur le livre du même nom de David Grann et revient sur une page particulièrement noire de l’histoire des Etats-Unis: les assassinats en série, commis par des Blancs, qui décimèrent la communauté des indiens Osages de l’Oklahoma, au cours des années 1920.

Le serpent DiCaprio

Pourquoi la tribu Osage? Dans un prologue instructif à la verve inimitable, Martin Scorsese nous prend par la main. Chassés par les Blancs au cours du XIXe siècle, les Osages ont dû quitter progressivement leurs territoires du midwest. Ils ont fini parqués dans une réserve de l’ouest de l’Oklahoma dont personne ne savait que faire. Mais la découverte d’immenses quantités de pétrole dans le sous-sol de ce coin perdu va changer la donne. Du jour au lendemain, les Osages vont devenir les plus riches de tous les peuples autochtones. Une manne qui va attirer dans leurs petites villes (Fairfax, Wynona) une quantité de vautours prêts à toutes les ignominies pour croquer une part du gâteau. Ernest Burkhart (DiCaprio) est l’un d’entre eux. Tout juste revenu de la Grande Guerre, où il était bien planqué en cuisine, apprend-on, le jeune homme débarque dans la région, attiré par les promesses de son oncle William Hale, que tout le monde appelle King (De Niro), un riche éleveur de bétail qui se présente comme un bienfaiteur, un ami même, de la tribu amérindienne.

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