Cinéma. Guillaume Canet au centre d'un film catastrophe ambitieux

Acide » Genre souvent exploité par les grosses productions américaines, le film catastrophe trouve avec Acide une déclinaison française qui ne manque pas d’audace. Le jeune réalisateur Just Philippot, dont le premier film La Nuée avait remporté en 2020 quelques distinctions sur le circuit des festivals consacrés au cinéma de genre (Gérardmer, Sitges), revient avec des ambitions revues à la hausse. Il convient de signaler que son nouveau long-métrage est produit par Pathé et qu’il affiche à son générique un des comédiens les plus réputés du cinéma hexagonal, Guillaume Canet.

D’une manière similaire à certains blockbusters made in USA (Le Pic de Dante, Twister ou La Guerre des Mondes), Acide met une famille déchirée aux prises avec des événements naturels délétères, le tout dans un contexte social tendu et anxiogène. Guillaume Canet est un père de famille rugueux, syndicaliste qui n’a pas peur d’en venir aux mains avec les grands patrons, tandis que Laetitia Dosch est une mère abandonnée qui patauge dans un quotidien difficile. Entre les deux il y a Selma (Patience Munchenbach), une adolescente rebelle qui ne leur facilite pas vraiment la vie. Cette famille divisée va devoir se serrer les coudes pour survivre à des pluies acides torrentielles et surtout corrosives qui tuent à peu près tout ce qu’elles arrosent.

Le cinéaste Just Philippot tient visiblement à ancrer son récit dans une certaine réalité. La séquence d’ouverture narrant une révolte syndicale dans une usine renvoie à des images amateurs qui pourraient tout à fait être diffusées au journal de 20h. Ce contexte naturaliste aide à faire passer pour vraisemblables les événements tragiques qui suivront et qui tiennent pourtant résolument de la série B. Les ingrédients d’un film de survie sont en place et la belle qualité des effets spéciaux contribue à la réussite formelle de l’ensemble. Quelque part entre le thriller à suspense et le film d’horreur diffus, Acide se fraye un chemin.