Lecteur en Liberté. Ronan Brusq, Fribourg

Spiritualité » Habité depuis toujours par le soupçon «d’un autre possible», Ronan, 59 ans, c’est le mélange d’une douce militance et d’une constante recherche spirituelle qu’il partage depuis peu en proposant des initiations thérapeutiques appelées La voie de l’innocence. En parallèle, ce Breton d’origine cumule les casquettes de livreur et surtout de papa.

Ronan, de quel monde venez-vous?

Je viens du ciel. En fait, mon premier souvenir remonte à ma naissance, j’ai l’impression d’être né mort et d’avoir été ramené à la vie, une sorte d’expérience de mort imminente en somme. Est-ce que c’est un souvenir inventé? Je n’en sais rien mais le fait est que mon souci principal dans la vie a été de m’incarner.

Arrivé du ciel, vous grandissez néanmoins sur terre, en Bretagne…

Oui, c’est sûrement important même si on n’est pas là pour parler embrun et cidre breton! Mais c’est vrai que j’ai beaucoup aimé la Bretagne, c’est une terre qui a une forte tradition mystique et j’ai été très marqué par les histoires que me racontait mon grand-père.

Il y a quelque chose de fondamentalement non-conformiste en vous. À l’école, ça se passait comment?

À l’école, tout me paraissait faux, j’étais déjà intrigué par d’autres moyens de penser, comme si j’avais la mémoire d’un autre possible sans pouvoir exprimer lequel. En fait, je voyais la face cachée de la farce: s’il y a des premiers de la classe, ça signifie qu’il faut des derniers, alors est-ce que l’école permet aux gens de s’élever ou au contraire elle les écrème? C’étaient des fonctionnements qui me paraissaient mensongers et je ne pouvais pas concevoir que les adultes n’en aient pas conscience, qu’ils les cautionnent simplement par manque d’éveil. Pour moi, c’était forcément par calcul. J’étais conspirationniste à six ans d’une certaine façon! (rires)