13 mai 2016 à 18:26
revenu de base inconditionnel • S’il passe, ce projet créera un lien irréversible de dépendance, selon ces lecteurs.
Le revenu de base inconditionnel (RBI) n’est même pas une fausse bonne idée. Si l’épineuse question du financement s’avère à elle seule une raison suffisante pour rejeter l’initiative, cette dernière repose sur un modèle de société inique. En effet, l’initiative remet en question le lien de solidarité entre chaque citoyen.
Non seulement le RBI remplacerait une grande partie du système actuel de sécurité sociale basé sur une justice distributive, mais il rendrait aussi obsolète toutes les initiatives privées qui soutiennent aujourd’hui, autant financièrement que mentalement, des citoyens écroués par des situations de vie délicates. Le RBI travestit la définition même du bénévolat qui implique précisément que l’on s’engage sans contrepartie.
De plus, le RBI créerait un climat exécrable de suspicion généralisée entre les citoyens, entre les actifs et les rentiers. Cette initiative rompt le lien de réciprocité entre les individus et la société, ce lien qui définit les droits et les devoirs de chacun. Si le citoyen a le droit d’être soutenu par la société lorsque le cours de la vie l’exige, il a le devoir de contribuer à l’amélioration de ladite société. Or, si le revenu de base inconditionnel n’empêche personne de remplir ce devoir, il rend ce dernier optionnel. Enfin, le RBI dénature la notion de libéralisme. Il dissocie la liberté de travailler de la responsabilité d’en assumer les conséquences. Il crée un lien irréversible de dépendance forcée entre chaque individu et l’Etat auquel incombera la tâche ambiguë de définir en quoi consiste une existence digne.
Inès Radermecker, Damiano Lepori, vice-président
des Jeunes PDC-CH
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