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Brèves régionales

Cinéma. Le comte de Monte-Cristo domine le box-office fribourgeois

L’adaptation au cinéma du roman d’Alexandre Dumas est le film le plus vu dans les salles du canton de Fribourg en août. Il devance Deadpool & Wolverine et l’incontournable Vice-Versa 2.

Le comte de Monte-Cristo profite d’une promotion à la hauteur de son budget, en plus d’une force artistique.Pathé Films AG

Geoffroy Brändlin

Geoffroy Brändlin

12 septembre 2024 à 14:09, mis à jour à 14:40

Temps de lecture : 2 min

On n’arrête plus Le comte de Monte-Cristo. Au cinéma dans le canton de Fribourg depuis le 28 juin, l’adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas attire les foules. Déjà troisième du box-office cantonal en juillet, le long-métrage des réalisateurs Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte remporte en août le titre de film le plus vu du mois d’août dans les salles fribourgeoises. Avec ses 4499 entrées, il devance Deadpool & Wolverine, mais aussi Vice-Versa 2 qui ressort de deux mois éblouissants.

Cette prise de pouvoir est-elle surprenante? Pas forcément. Depuis sa sortie, la production Pathé Films est le chouchou des critiques. «Les plans défilent sous nos yeux telles les pages du roman, dont on ne veut perdre aucune miette», écrit par exemple le média Le Monde. La Liberté, par la voix de son journaliste cinéma Olivier Wyser, encense quant à elle les décors, les qualifiant de «sublimes», et «les reconstitutions historiques à valeur ajoutée».

Suisse faible commercialement

Avec cette adaptation d’un roman incontournable, la France place une nouvelle fois l’un de ses films au top du box-office suisse romand. Mais comment expliquer que la Suisse, malgré sa riche littérature exportée à l’international (Ramuz, Rivaz, Cendrars, Frisch, Dürrenmatt et Dicker dans un style plus commercial et contemporain), n’est pas souveraine dans son pays?

Pour Wendy Pillonel, la réponse peut être notamment trouvée dans les différences économiques entre les cinémas de nos deux Etats. Réalisatrice fribourgeoise née à Estavayer-le-Lac, elle a reçu de nombreux prix internationaux pour ses courts-métrages et a été membre de la commission artistique pour la compétition longs-métrages du FIFF durant plusieurs années.

«Contrairement à nous, la France a une industrie du cinéma dans laquelle des investisseurs visent un retour sur investissement. En Suisse, les films sont principalement financés par l’Etat, sans attente de rendement, explique-t-elle. La différence est flagrante au niveau de la promotion. Avec son grand budget (43 millions d’euros, ndlr) et une star en tête d’affiche (Pierre Niney), Le comte de Monte-Cristo était visible partout. En Suisse, les distributeurs disposent généralement de quelques milliers de francs seulement pour la promotion. Et parfois, celle-ci intervient trop tard. Commercialement, c’est un problème parce qu’en deux semaines, un film doit faire son trou auprès du public au risque d’être déprogrammé.» Et la qualité dans tout ça? «Qualitativement parlant, les films helvétiques répondent présent. En nombre à Locarno et dans d’autres festivals, ils rayonnent avec des petits budgets.» Mais restent trop souvent loin de l’intérêt de grands studios et de leur promotion illimitée qui profite au très dense cinéma français.