Logo

HC Fribourg-Gottéron 2015-2016

Beni Plüss a-t-il trop manifesté sa joie?

Fribourg-Gottéron • Vendredi dernier, pour son retour à la compétition, Beni Plüss a marqué un but important qu’il a fêté avec beaucoup d’entrain. Trop au goût de certains.

but 2-1 : joie B. PLUESS (FR) 8.1.2016 , Fribourg Gottéron - Lausanne FR-LHC photo Eric LafargueEric-Lafargue

Pierre Salinas

Pierre Salinas

12 janvier 2016 à 20:34

but 2-1 : joie B. PLUESS (FR)    8.1.2016 , Fribourg Gottéron - Lausanne  FR-LHC   photo Eric Lafargue
but 2-1 : joie B. PLUESS (FR) 8.1.2016 , Fribourg Gottéron - Lausanne FR-LHC photo Eric LafargueEric-Lafargue

C’était il y a cinq jours, et il y a cinq jours, Fribourg-Gottéron ne savait plus gagner. Blessé six semaines plus tôt, une commotion, Beni Plüss (36 ans) fait son retour à la compétition. L’horloge de Saint-Léonard égrène la 43e minute quand, placé au deuxième poteau, l’ailier No 13 des Dragons hérite de la rondelle et ajuste la cage de Cristobal Huet, hors de position. 2-1: le but permet à son équipe, qui s’impo- sera 4-1 devant Lausanne, de prendre l’avantage et de briser une série de onze défaites.

«Il était important», souligne aujourd’hui Beni Plüss, qui fêtera sa réussite avec une ferveur qu’on ne lui connaissait pas. Bras levés, l’homme se dirige alors vers le «coin» de la patinoire, tape des deux mains sur le plexiglas de la balustrade avant de voir ses coéquipiers venir le féliciter. Jusque-là, rien d’anormal ni de très passionnant. Sa joie est communicative, le public scande son nom. Crosse brandie vers le ciel, Beni Plüss répond en applaudissant les supporters à son tour, alors qu’il n’a pas encore rejoint son banc. L’image surprend. Elle tranche avec la simplicité que dégage l’attaquant formé à Kloten, qui n’a jamais - en 15 saisons de ligue A, dont 13 à Gottéron - tiré la couverture à lui.

22h et des poussières, ce même vendredi soir. La rencontre est terminée. Rappelé par le kop fribourgeois, Beni Plüss écrase quelques larmes et exécute un tour d’honneur. Séquence émotions. De retour aux vestiaires, il refusera toute demande d’interview. Même chose le lendemain à Malley: silenzio stampa.

Continuer ou pas?

Comment interpréter cette sensibilité à fleur de peau? Interrogé par «La Liberté» sur le sujet, Julien Sprunger lâchera, «à chaud»: «Beni a marqué alors qu’il revenait de blessure et il sait pertinemment qu’il ne va pas encore jouer 50 matches dans cette Ligue.» C’est ça: puisque chaque but peut être le dernier, autant en profiter comme il se doit, n’est-ce pas? «Je ne vois pas les choses ainsi. Mon avenir est encore ouvert», rétorque Beni Plüss, qui a annoncé fin novembre qu’il quitterait le club à l’issue du présent exercice.

Et d’expliquer: «Continuer ma carrière ou pas: je n’ai pas pris de décision. J’en saurai plus dans 3 ou 4 semaines. Pour le moment, je ne parle avec personne. J’attendais de soigner ma commotion, de reprendre la compétition et de voir comment mon corps réagirait. La tête va bien, c’est le principal. Maintenant, il faut que j’enchaîne les matches. Pour le reste, je ne suis pas pressé.»

Saint-Léonard en otage

Retour à cette célébration fusionnelle dans laquelle certains ont vu un pied de nez de Beni Plüss à l’encontre de son directeur sportif Christian Dubé, pour qui le joueur de bientôt 37 ans, en fin de contrat, n’était pas une priorité. Stéphane Rochette, ancien arbitre professionnel désormais chef de la formation au LHC, lundi dans l’émission de La Télé, «Les Puckalistes»: «Ce geste ne m’a pas plu du tout (…) A la place de Christian Dubé, j’aurais été très fâché et l’aurais convoqué dans mon bureau, parce que ça ne se fait pas. Plüss est un joueur professionnel. On lui a dit: «Tu as 37 ans et, pour le moment, on ne t’offre pas de contrat». Il doit le comprendre et ne pas utiliser le public comme il l’a fait en disant: «Regardez, je peux encore marquer des buts, ce Dubé qui ne veut pas m’offrir de contrat est un salaud.» J’ai perçu cette histoire comme cela.»

Selon Stéphane Rochette, Beni Plüss aurait pris Saint-Léonard en otage pour plaider sa cause. Aussi modeste soit-il, l’attaquant n’en est pas moins fier. Mais est-il capable d’un tel machiavélisme? «Le passé est le passé, souffle-t-il. Je n’ai pas de problème avec Christian (Dubé) ni avec personne de la direction technique. Ce but tombait à un bon moment, il nous a donné beaucoup d’énergie. Les fans savent que je donne toujours tout sur la glace, ils ne m’ont pas oublié. Ça touche. J’étais heureux. C’est tout.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus