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Basketball

Frères ennemis mais meilleurs amis

Fribourg Olympic contre Vevey Riviera, c’est aussi Natan Jurkovitz contre son petit frère Thomas. Interview

Basketball, photos des frères Natan et Thomas Jurkovitz Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 06.11.2019Charly Rappo

8 novembre 2019 à 21:11

Basketball » Un bar au cœur de Fribourg, comme un stamm. «Quand je vais manger avec mes amis en ville, souvent nous finissons ici par un thé ou un café», explique Natan Jurkovitz (24 ans), dont l’un des amis en question pourrait être son frère Thomas (22), assis en face de lui cet après-midi-là, un verre de sirop grenadine à portée de ses longs bras. Réunis pour les besoins de la photo, «Jurko» N. et «Jurko» T. ne défendent plus les mêmes couleurs en championnat. L’aîné est l’un des joueurs majeurs du Fribourg Olympic, son capitaine en l’absence sur blessure de Babacar Touré. Thomas, lui, est encore sous contrat avec le club champion de Suisse en titre. Or, «d’un commun accord», il a été décidé durant l’été de le prêter à Vevey Riviera, où il a le temps de jeu qu’il cherchait.

Fribourg Olympic - Vevey Riviera, n’est-ce pas précisément l’affiche de ce samedi soir (17h30) à Saint-Léonard? Un match auquel Natan et Thomas Jurkovitz pensent depuis que le calendrier de SB League est sorti. Et si les deux frères étaient amenés à se retrouver nez à nez sur le parquet, qu’arriverait-il?

Natan Jurkovitz, êtes-vous un grand frère protecteur?

Très protecteur. J’essaie toujours de faire ce qu’il y a de mieux pour lui. Je n’aimerais pas qu’il commette les mêmes erreurs que moi.

Quelles erreurs avez-vous commises?

Natan: Je ne pensais pas au basketball, mais aux choses de la vie en général.

Thomas: C’est vrai qu’il me pousse beaucoup. Quand je dois prendre une décision, j’en parle toujours à Natan et à nos parents. L’inverse est aussi valable, je crois.

Natan, diriez-vous que Thomas est un joueur sous-estimé?

Très sous-estimé. Mais, depuis le début de la saison, il prouve qu’il mérite sa place en ligue A (SB League). Thomas défend à chaque fois sur le meilleur joueur adverse et, à chaque fois, il fait du très bon travail. J’ai la chance que ce soit mon frère et de m’entraîner souvent avec lui pendant l’été: je connais donc son talent et les capacités qu’il a. Malheureusement pour lui, il n’a pas eu de chance. A Villars déjà, en ligue B, il n’avait pas beaucoup joué. A l’exception de l’année du titre (2018), où il a été le facteur X de la finale. Même chose au Fribourg Olympic. Avec l’effectif qui était le nôtre, il n’y avait pas beaucoup de minutes pour lui.

Vous n’avez que deux ans de différence. Enfants, étiez-vous des frères bagarreurs ou déjà très complices?

Natan: Nous nous bagarrions souvent, mais nous étions quand même très copains, je pense.

Thomas: Je pouvais le détester un jour, puis l’adorer le lendemain.

Thomas, avez-vous pris exemple sur votre aîné?

Lorsqu’il a commencé le foot, j’ai commencé le foot. Mais ce n’est pas grâce à lui que je me suis mis au basket.

Natan: C’est moi qui ai commencé après toi.

Thomas: J’avais des amis qui faisaient du basket à l’école et, pendant la récré, j’allais toujours jouer avec eux. Natan est arrivé après. Tant mieux, car nous avons pu jouer ensemble, sur le terrain près de chez nous. Aujourd’hui, c’est toujours le cas: dès qu’on a un petit moment, on va shooter. Ça aide d’avoir un frère qui a la même passion que toi.

Vous parlez d’émulation. Thomas, en tant que frère cadet, on imagine que vous vouliez toujours prouver à Natan que vous pouviez le battre…

Thomas: C’est ça, oui.

Natan: En un contre un, je n’ai pas souvent gagné, il faut le dire. Les un contre un, c’est toujours une grosse bagarre. Et quand je perds, ça m’énerve.

Vous êtes pourtant un joueur installé de ligue A, alors que Thomas doit encore faire ses preuves. Comment l’expliquer?

Natan: Je pense avoir eu beaucoup de chance au niveau du timing. Quand j’ai débarqué à Fribourg, en 2015, il y avait moins de pression liée aux résultats qu’aujourd’hui. Alors que je n’étais pas encore un bon joueur, Petar (Aleksic, l’entraîneur) a fait le pari de me laisser faire des erreurs pour que je m’adapte à la ligue A le plus vite possible.

Natan, vous avez quitté le cocon familial. Thomas, vous habitez toujours chez votre mère. Maintenant que vous n’êtes plus aussi souvent ensemble, diriez-vous que votre relation a changé?

Thomas: C’est vrai que ça fait bizarre de moins le voir…

Natan: Mais nous nous parlons toujours autant. Et nous continuons de jouer à «la Play (Playstation)» ensemble, en connectant nos casques.

Thomas: C’est vrai, on se parle tout le temps (il rigole).

Thomas, serez-vous animé ce soir d’un sentiment de revanche?

Je joue beaucoup à Vevey (7 points, 4 rebonds en 28 minutes de moyenne, ndlr). J’aimerais montrer que j’aurais pu avoir un rôle la saison dernière aussi.

Et si d’aventure vous étiez amenés à défendre l’un contre l’autre?

Natan: Si c’est serré, il ne passera pas. Mais si par chance nous gagnons de 30 points, je ne ferai pas de faute.

Thomas: Ce serait marrant. Je sais comment il défend et le but, de toute façon, sera de marquer.


Sur les parquets

Petar Aleksic: «Aider mon équipe mentalement»

La phrase » «Le moment n’est pas venu de se plaindre ou de montrer qui que ce soit du doigt. En tant qu’entraîneur, je dois trouver un moyen d’aider mon équipe mentalement. C’est la clé.» Trois jours après avoir vu les Roumains d’Oradea s’imposer à Saint-Léonard (60-79), le Fribourg Olympic de Petar Aleksic accueille Vevey Riviera, une équipe prometteuse sur le papier qui serait mieux classée qu’elle ne l’est aujourd’hui si elle n’avait pas été constituée sur le tard. La semaine passée encore, les Vaudois ont intégré un nouvel étranger en la personne du Serbe Uros Nikolic (207 cm), connu en Suisse pour avoir porté le maillot de Monthey lors de l’exercice 2017-2018.

L’infirmerie » Les quatre mêmes joueurs occupent l’infirmerie fribourgeoise. Babacar Touré a déjà tiré un trait sur sa saison. Opéré mardi, Axel Louissaint (genou) sera éloigné des parquets pendant quatre semaines encore. Quant aux retours de Murphy Burnatowski (inflammation du quadriceps) et de Paul Gravet (pouce), ils sont prévus pour la réception de Sibiu le 20 novembre.

La joueuse » Elfic Fribourg affrontera Nyon sans la Serbe Jovana Jovovic, dont les performances laissent à désirer. «Il a été décidé de ne plus l’aligner en championnat, pour ne pas qu’elle prenne la place d’une joueuse suisse», explique l’entraîneur Jan Callewaert avant d’ajouter: «Nous ne savons pas encore si nous allons la garder ou non.» Pour ce déplacement chez le néopromu vaudois, les elfes ne sont en outre pas sûres de pouvoir compter sur l’Américaine Courtney Range, qui a besoin de repos pour soulager une jambe douloureuse. PS


Natan Jurkovitz avec le son

Vous pouvez aussi retrouver le jeune Fribourgeois Natan Jurkovitz, mais sans son petit frère Thomas, sur le site laliberte.ch/tempsmort à l’écoute de l’épisode 3 de Temps mort, le podcast sportif de La Liberté.

Le capitaine du Fribourg Olympic y évoque sa vie de joueur de basketball professionnel, sa place grandissante au sein du club champion de Suisse en titre et les raisons pour lesquelles il a refusé de partir l’été passé à l’étranger. PS

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