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Canton

Au cœur des faits divers

Agée de 31 ans, Tiziana Galley réalise des podcasts où elle raconte des histoires vraies et sanglantes

Tiziana Galley - Podcast affaires criminelles Photo Charly Rappo / Fribourg, 16.12.2020Charly Rappo

21 décembre 2020 à 17:07

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » C’était sans doute une dame sympathique, enfin à première vue. Dans tous les cas, une certitude: elle avait de l’imagination. Leonarda Cianciulli alias la «Saponificatrice» avait un hobby: elle fabriquait du savon à partir de la graisse de ses victimes. Cette histoire, qui a défrayé la chronique dans les années 1940 en Italie, fait partie des podcasts réalisés par Tiziana Galley. Cette trentenaire fribourgeoise a créé, en février dernier, De Tenebris Cordis. Au cœur des ténèbres, des émissions de radio en différé disponibles sur toutes les plateformes d’écoute.

Un régal pour les oreilles à écouter de préférence un jour brumeux et glauque comme il en existe quelques-uns dans nos contrées. Car les histoires de Tiziana Galley ne sont pas vraiment marrantes. Son créneau, les faits divers relatant les hauts faits de tueurs en série ou de cannibales affamés ou les deux en même temps. «J’ai toujours aimé les films d’horreur, les faits divers et les histoires rocambolesques. Je lisais d’ailleurs des magazines qui en parlent chez ma grand-mère. J’adore cette adrénaline», raconte celle qui a suivi une formation d’esthéticienne.

Trop forts les Québécois

Aujourd’hui coursière médicale, elle passe un certain temps dans sa voiture. De quoi réfléchir à toutes les histoires qu’elle aimerait raconter. Des histoires qui se sont déroulées en Suisse, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs. «J’écoutais des podcasts sur ces thèmes, les Québécois sont d’ailleurs très forts dans ce domaine», poursuit-elle. Et puis, un beau jour, elle décide d’acheter un micro, regarde des vidéos sur internet pour apprendre à faire des podcasts et se jette à l’eau. «Nous devons être deux en Suisse romande à faire des podcasts de ce type.»

21700

écoutes de ses podcasts à la mi-décembre

Un épisode par mois sort de son bureau-studio. Il dure entre 15 et 30 minutes et nécessite plus d’une quinzaine d’heures de travail à sa réalisatrice. Qui ne fait pas les choses à moitié. Recherches d’informations, lectures, écriture et même bruitages, cette passionnée d’histoire avec un grand H ne laisse rien au hasard. Elle va même jusqu’à apprendre par cœur chaque texte afin de ne pas devoir les lire, ce qui ne serait pas «naturel», dit-elle. Un travail de pro qu’elle effectue entièrement bénévolement sans rien gagner. Sauf la satisfaction de faire plaisir à ses auditeurs principalement issus, selon ses statistiques, de France, du Canada et de Suisse. Et ça fonctionne puisque ses podcasts ont déjà été écoutés plus de 21’700 fois (selon les chiffres de la mi-décembre, ndlr.)

Petites menaces…

Si le premier épisode consacré au sadique de Romont a cartonné et lui a valu quelques menaces déguisées lui demandant de ne plus ressortir les vieux dossiers, les rendez-vous suivants ont, eux aussi, connu un certain succès. «Je ne donne jamais mon avis, je m’en tiens aux faits.» Les histoires, Tiziana Galley les sélectionne selon divers critères dont le principal est leur originalité. Comme celle du boucher de Hanovre qui vendait sur les marchés, dans les années 1920, des conserves goûtues confectionnées à base de restes de ses victimes. «Je veux montrer que la vie ne tient qu’à un fil! Et surtout, je souhaite que les victimes ne soient pas oubliées.»

« Parler des histoires trop violentes qui concernent des enfants. Ça, je ne peux pas! »

L’aspect historique ainsi que la sensibilisation sur diverses thématiques tiennent également une place importante chez celle qui se décrit volontiers comme joviale, rigolote et extravertie. «Il existe en fait une banque de données, murderpedia, qui répertorie tous les faits divers.» C’est notamment là qu’elle puise ses sujets qu’elle replace dans leur contexte historique. Ses limites? «Parler des histoires trop violentes qui concernent des enfants. Ça, je ne peux pas!»

Tiziana Galley s’est aussi essayée à la fiction en inventant un épisode de toutes pièces. «Mais je préfère vraiment les histoires vraies!» La sienne, elle aimerait qu’elle se termine, un jour, par un travail en lien avec cette passion dévorante.

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