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Hockey sur glace

Le Dragon n’est pas plus avancé

Battu 3-2 par Genève, Gottéron a attendu d’être mené 3-0 avant de se rebeller. Zurich a aussi perdu


 Pierre Salinas

Pierre Salinas

2 mars 2019 à 02:01

Hockey sur glace » Rébellion il y a eu: c’était la moindre des choses. Mais marquer deux buts après en avoir encaissé trois n’est jamais un bon calcul quand, comme Fribourg-Gottéron, on est lancé dans une lutte haletante pour les play-off. Battus 3-2 par un Genève-Servette qui, plus que son hôte encore, avait l’obligation de s’imposer hier à Saint-Léonard, les Fribourgeois ont trop longtemps somnolé pour mériter mieux.

Malheureux Dragons, qui ont perdu leur dernier match à domicile de la saison régulière. Heureux Dragons, qui ont accueilli la défaite des Zurich Lions avec un immense soulagement puisque après 48 journées, et alors qu’il n’en reste plus que deux à disputer, le wagon des huit premiers est toujours à leur portée. Neuvièmes, ils seraient pourtant bien inspirés de ne laisser filer aucun point ce soir à Lausanne, car Zurich, dans le même temps, affrontera la lanterne rouge Rapperswil. Une victoire des hommes d’Arno Del Curto combinée à un revers des protégés de Mark French et la messe serait dite, Zurich ayant l’avantage sur Fribourg-Gottéron aux confrontations directes.

Pourquoi?

Pourquoi avoir attendu 53’09, et la réussite à 4 contre 5 de Benjamin Chavaillaz consécutive à un bon travail de Jim Slater, dont on reparlera plus loin, pourquoi diable avoir attendu 53’09 pour enfin mettre la pression sur l’excellent Robert Mayer, de retour devant la cage genevoise? «Je n’ai pas la réponse à cette question», s’excuse l’attaquant français Charles Bertrand. Et d’ajouter: «C’est vrai qu’on aurait dû faire beaucoup mieux, mais cela ne sert à rien de regarder derrière. Il reste 6 points à prendre sur la route (après Lausanne, Fribourg-Gottéron ira à Zoug lundi, ndlr), et nous avons bien l’intention de revenir avec six points.»

Avec tout le respect que nous avons pour Charles Bertrand, qui fut le joueur le plus remuant de son équipe, la réponse est facile à trouver. Elle a sauté aux yeux du public de Saint-Léonard dès le coup d’envoi, tant les visages fribourgeois semblaient déformés par la nervosité, nervosité qui s’est traduite sur la glace par un nombre élevé de dégagements interdits. A Fribourg-Gottéron, c’est bien connu, il faut des émotions. Mais quand celles-ci sont négatives, un but suffit à effacer les meilleures intentions.

Passé l’ouverture du score (19e), les Dragons ont paru marquer le coup. Comme d’hab’. Et que dire du deuxième but genevois (22e), inscrit en infériorité numérique et qui déboucha sur le troisième 70 secondes plus tard (24e, 0-3)? «Nous n’avons pas d’excuses, soupire Tristan Vauclair. Genève devait gagner, c’est lui qui avait la pression, et nous aurions dû en faire davantage dès le début de la rencontre.»

Slater sonne la révolte

Plus que le duo Julien Sprunger/Andreï Bykov, à nouveau réuni, Jim Slater le premier sonna la révolte. A sa manière, en jouant les agitateurs, quitte à prendre des pénalités qui n’ont pas lieu d’être. Si Chavaillaz a pu inscrire le but de l’espoir (54e), c’est grâce à l’Américain. Quant au 2-3 signé Sebastian Schilt (56e), Slater aurait pu en revendiquer la paternité, lui qui se plaît à rôder «là où ça fait mal» en promenant sa crosse au cas où. La suite, vous la devinez. Saint-Léonard qui pousse, mais les héros locaux qui crèvent au poteau, malgré une dernière occasion pour Jacob Micflikier, lequel fut par ailleurs très peu en vue.

Les étrangers, parlons-en. Jonas Holos intouchable, Mark French redonnera-t-il sa chance à Andrew Miller, surnuméraire hier soir? L’entraîneur des Dragons serait bien inspiré de le faire, l’Américain étant le seul joueur de Fribourg-Gottéron à avoir marqué cette saison à Malley 2.0. Une patinoire où Miller et ses coéquipiers ne se sont jamais imposés. Parviendront-ils à forcer leur destin?

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