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Suisse

Elisabeth Baume-Schneider sur l'asile. «La situation est sous contrôle»

La conseillère fédérale en charge de l’asile, Elisabeth Baume-Schneider, tire un bilan de son action au sein du Département de justice et police. Entretien

«Personne n’est insensible lorsqu’il s’agit d’empêcher des situations indignes», estime Elisabeth Baume-Schneider. © Keystone

Bayron Schwyn (ESH Médias) et Sevan Pearson

Bayron Schwyn (ESH Médias) et Sevan Pearson

28 septembre 2023 à 01:45

Temps de lecture : 1 min

Politique fédérale » Entrée en fonction il y a près de dix mois, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider est responsable du dossier brûlant de l’asile. Devenue la cible privilégiée de l’UDC, la socialiste appelle à garder la tête froide, tout en admettant que la situation risque d’être très tendue ces prochains mois. Entretien.

La frontière tessinoise est en train d’être renforcée en prévision d’un afflux migratoire ces prochaines semaines. La situation est-elle déjà hors de contrôle?

Elisabeth Baume-Schneider: Non, elle reste sous contrôle. Et il ne faut pas être caricatural: il ne s’agit pas de hordes de douaniers qui vont du nord au sud du pays pour quadriller la frontière. L’Office fédéral des douanes a annoncé avoir augmenté les effectifs de quelques personnes pour soulager les collaborateurs basés au Tessin.

Je comprends qu’un habitant de Chiasso s’inquiète, mais, même si la pression augmente, nous sommes loin d’une situation catastrophique. Ainsi, seuls 3% des migrants qui sont identifiés à la frontière sud déposent une demande d’asile en Suisse. La plupart d’entre eux souhaitent seulement traverser le pays.

La Suisse n’est donc pas un eldorado…

Ce n’est effectivement pas le cas. Les chiffres attestent que les fluctuations sont les mêmes dans notre pays que dans le reste de l’Europe. La part des demandes d’asile déposées en Suisse reste ainsi stable depuis 2016, à quelque 2,3% de la totalité des demandes déposées en Europe.

On a tout de même l’impression d’assister à l’échec de la politique d’asile européenne, et donc suisse…

Je constate effectivement, à l’instar de mes collègues européens que je revois ce jeudi à Bruxelles, que le système de gestion de l’asile et de la migration dans l’Espace Schengen a besoin de réformes pour pouvoir répondre aux crises. La réforme en cours est indispensable.

Il faut toutefois recontextualiser: malgré cette surcharge, l’Italie ne compte pas plus de requérants d’asile dans l’ensemble du pays qu’en 2016-2017. Je ne cherche pas à minimiser la situation, mais il faut présenter la réalité telle qu’elle est.

Qu’attendez-vous du nouveau pacte migratoire européen auquel la Suisse est associée?

J’en attends surtout un discours clair. Il est juste d’être rigoureux dans les procédures d’asile aux frontières extérieures de l’UE, pour autant qu’on ne fasse aucun compromis sur le respect des droits fondamentaux. Ensuite, le mécanisme de solidarité imaginé est important pour permettre une répartition plus équitable de la charge migratoire. Avec cela, soit on accueille les demandeurs d’asile, soit on contribue financièrement ou humainement au système d’asile sur place.

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