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Suisse - Allemagne: La confiance a gagné les Allemands

Frileux avant le début du tournoi, les supporters de la Mannschaft affichent désormais de grandes ambitions pour la suite de la compétition. Perdre contre la Suisse? Vous voulez rire? Reportage à Francfort.

La foule dans les rues de Francfort, quelques heures avant le coup d’envoi. © Keystone
La foule dans les rues de Francfort, quelques heures avant le coup d’envoi. © Keystone

Jonas Ruffieux, Francfort

Publié le 23.06.2024

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Au centre-ville de Francfort, les milliers de fans allemands et suisses déambulent en toute quiétude, autour du Main, à quelques heures du coup d’envoi du 3e match de poule. L’ambiance est festive et rien que festive. La tension, c’est à Stuttgart qu’il faut la chercher, dans le «do or die» qui oppose Ecossais et Hongrois, pour la 3e place du groupe A, potentiellement qualificative.

A Francfort, la Suisse et l’Allemagne s’apprêtent, eux, à se disputer un match pour l’honneur, pour la 1re place du classement. La «petite» sélection helvétique peut-elle malmener la «grosse» Mannschaft? Oser poser la question, c’est s’exposer à de petits sourires condescendants. Non, les supporters allemands ne croient pas une seconde à un tel scénario… Peut-être ont-ils oublié un certain épisode, à la fin du mois de juin 2021, quand de nombreux Français tenaient plus ou moins les mêmes propos, avant de vivre une terrible désillusion?

«Je suis désormais persuadé que nous serons champions d’Europe!»

La situation, toutefois, n’est pas comparable. Le match, bien moins important. Et si les paroles sont pleines de confiance, tant mieux. Tant mieux pour cette Mannschaft, qui, avant son tournoi à domicile, ne rassurait pas vraiment la population. Le football va vite, très vite: «Je suis désormais persuadé que nous serons champions d’Europe!» affirme Franz, en habits de vélo, sur une terrasse au bord du fleuve. Son voisin, Gerard, revient avec quatre pintes, les dépose devant ses camarades et s’enquit de la raison de notre échange. Et d’estimer: «Ce n’est de loin pas parfait encore, mais nous avons encore l’occasion de monter en puissance. Nous avons toujours été une équipe de tournoi, nous allons nous améliorer. La défense tient parfaitement la route, nous avons un capitaine, Gündogan, qui tire tout le monde en avant et l’entraîneur, Nagelsmann, est très compétent. Il y a tout pour bien faire.»

«Avec l’Autriche, la Suisse est mon favori secret!»

Et surtout, ne pas vendre la peau de l’ours, avant de l’avoir tué. A commencer par le duel face au petit voisin. «Il y a de grands joueurs dans cette équipe de Suisse, enchaîne Hanspeter, la cinquantaine. J’adore Xhaka et Shaqiri. Je trouve par ailleurs que Murat Yakin est un bon entraîneur. Avec l’Autriche, la Suisse est mon favori secret!» De là à battre l’Allemagne pour s’emparer de la tête du groupe? «Ah non, quand même pas! Mais je vois bien un match nul. Allez, je dirai 1-1.»

Pour Hanspeter et ses acolytes, comme pour Fabian et Julian, rencontrés près de la fanzone, l’Allemagne a rassuré lors de ses deux premières sorties, de là à raviver de doux espoirs de titre. «Franchement, avant le début du tournoi, pas grand monde, même ici, ne misait là-dessus. Certes, on pensait pouvoir battre l’Ecosse et la Hongrie, mais la manière a étonné et en bien, en très bien même.» Parole de Fabian: «Je ne leur faisais pas confiance avant le tournoi. Maintenant, j’estime que s’arrêter avant les demi-finales serait un échec retentissant.» Il ajoute: «Je craignais l’Angleterre, je craignais la France et pour les avoir vus jouer, je me dis que nous sommes bien meilleurs.»

Confiance, confiance. Avec sept buts inscrits et un seul encaissé, l’Allemagne est proche du sans-faute. Les fans afficheront-ils la même assurance d’ici quelques heures, au coup de sifflet final de la rencontre face aux Suisses?

Les différents scénarios

La suisse s’impose contre l’Allemagne.

Elle sera qualifiée d’office pour les 8e de finale, en terminant 1re de son groupe. Le plus simple, non? Le duel aurait lieu à Dortmund, le 29 juin à 18 h, face au 2e du groupe du groupe C (Angleterre, Danemark, Slovénie, Serbie).

La Suisse fait match nul

Avec cinq points, elle assure sa 2e place et un 8e de finale le 29 juin, également, à 21 h à Berlin. Elle affronterait le 2e du groupe B (Espagne, Italie, Albanie, Croatie).

La Suisse perd son dernier match.

Avec 4 points, la Suisse peut terminer 2e, si l’Ecosse ne remporte pas son duel face à la Hongrie, ou 3e, si l’Ecosse récupère les 6 buts de retard qu’elle compte sur la Suisse. Pour que la Suisse se fasse doubler, il faudrait qu’elle s’incline quelque chose comme 4-0 et que l’Ecosse l’emporte 3-0. Par exemple. Cela paraît improbable. Et même si ça arrive, la Suisse devrait passer en tant que meilleure 3e.

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