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Football. Montilier en pleine opération séduction

Alors que le sprint final est engagé entre les trois finalistes, les autorités de la commune lacoise ont présenté leur projet aux habitants.

L’équipe de Suisse se préparera-t-elle à l’avenir à Montilier? © Keystone-archives

Adrien Schnarrenberger

Adrien Schnarrenberger

17 janvier 2024 à 00:45

Temps de lecture : 1 min

Il ne lui manquait que son casque de directeur de travaux, son métier au civil. Mardi soir à Montilier, Pascal Pörner est venu avec enthousiasme dévoiler le projet de «Home of Football» de la commune lacoise, retenu parmi les trois finalistes par l’Association suisse de football (ASF) face à Coire (GR) et Cham (ZG) pour devenir le centre national dévolu au football suisse (La Liberté du 2 septembre 2023). Panneaux d’affichage au mur, apparition à l’américaine d’Olivier Curty et de Romain Collaud dans un spot vidéo financé par le Conseil d’Etat: la task force créée durant l’automne n’a pas lésiné sur les moyens pour convaincre les habitants de la commune lacoise à quel point ce serait une chance d’accueillir la crème du ballon rond helvétique et ses 15 équipes. Aux côtés de Gaëlle Thalmann, Max, 10 ans, se réjouit déjà sur un poster de fouler le futur centre de Montilier quand il aura 20 ans.

Les deux élus n’avaient, contrairement au préfet, pas fait le déplacement. «Ils voulaient laisser les citoyens s’exprimer», explique Pascal Pörner, qui salue le soutien «phénoménal» des autorités cantonales. Et c’est peu dire que les habitants ont répondu présent: les 117 chaises n’ont pas suffi pour accueillir les curieux à propos du projet donné favori par plusieurs médias face à ses deux derniers concurrents.

Beaucoup de questions

«Nous n’avons aucun indice que Montilier ait été retenu», a averti le syndic, qui a fait face à une quarantaine de questions, plus d’une heure durant. Il faut dire que le projet est d’importance pour la commune, la région et même tout le canton. Si le dossier fribourgeois est retenu, ce sont 50 000 m2 qui seront dévolus à accueillir un all-in one campus. En français dans le texte: trois terrains de football, un centre sportif et un hôtel d’une centaine de chambres, utilisé à 40% par l’ASF et le reste pour le grand public. Liste non exhaustive, puisque la zone comprendrait aussi un restaurant et un fitness, par exemple.

Montilier – et son petit millier d’habitants – pourrait ainsi devenir le pendant de Clairefontaine, bien connu des amateurs de Telefoot comme centre névralgique de l’équipe de France de football, une base à l’année comme en comptent presque toutes les nations sauf la Suisse. La petite commune des Yvelines s’est ainsi offert une notoriété mondiale alors qu’elle compte moins d’habitants que le village lacois. Hier soir, un citoyen a préféré les références locales. «Dans notre pays, tout le monde connaît Tenero et Macolin. Bientôt Montilier?» Une intervention qui a suscité les applaudissements de l’assemblée. En majorité, ce sont pourtant des questions critiques et parfois provocatrices («La gare de Galmiz n’est-elle pas plus proche?») qui ont fusé vers un syndic beau joueur. «C’est normal qu’il y ait des craintes à ce stade, mais la discussion a été franchement enrichissante», a résumé Pascal Pörner à l’heure de l’apéritif.

Un joli coup

Très au clair sur l’aspect sportif, par exemple pour spécifier le type de gazon prévu (un terrain artificiel, deux terrains naturels), le syndic a été plus emprunté au moment d’évoquer les coûts pour la commune ou les clauses du futur et éventuel contrat avec l’ASF face à des habitants qui ont aussi su garder les pieds sur terre et la main sur le porte-monnaie. Et ce, alors que Montilier marquerait un joli coup: les 140 employés de l’ASF qui travaillent actuellement à Muri (BE) changeraient de canton. Dans cette éventualité, à quelle date aurait lieu leur premier jour de travail lacois? «On ne peut que se fier au calendrier de l’ASF, qui prévoit un premier coup de pioche en 2025 et une inauguration en 2027. Mais quiconque travaille dans le secteur de la construction sait que c’est très optimiste. Si c’est respecté, chapeau», a concédé le syndic devant l’assemblée.

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