Dusan Mladjan. «Massagno sera mon dernier club»
Après trois saisons au Fribourg Olympic, Dusan Mladjan est de retour au Tessin. Avec son frère Marko
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Pierre Salinas
13 décembre 2019 à 21:08
SB League » Difficile de prendre la décision de se séparer de Dusan Mladjan, qui, à 33 ans, continue de cristalliser les attentions. Celle de ses coéquipiers d’abord, lorsqu’il rechigne à faire ses devoirs défensifs, de ses adversaires ensuite, qui le surveillent comme le lait sur le feu: un tir improbable sorti de mains aussi expertes peut faire mouche à tout moment, n’est-il pas? Pas facile de quitter Fribourg Olympic non plus, club qui a remporté cinq des six derniers trophées en jeu sur sol suisse. Une garantie pour un joueur aussi ambitieux que le «Lucky Luke» tessinois, lequel se plaît à collectionner les titres: 15 au total.
L’été passé pourtant, après trois ans d’une collaboration fructueuse mais d’une relation «je t’aime, moi non plus», les deux parties ont choisi de mettre un terme à leur aventure commune et, ce samedi soir (17h30), c’est sous le maillot de Massagno que Dusan Mladjan foulera le parquet de Saint-Léonard. Dans la voix de l’international suisse, joint par téléphone, aucune nostalgie: l’homme en a trop vu pour être ému. Quoique. «Dans un an ou deux, il n’en paraîtra plus. Mais la première fois que tu reviens à un endroit où tu gardes beaucoup d’amis et d’excellents souvenirs est toujours un peu spéciale.»
La smala est réunie
Si Dusan Mladjan est parti chez plus «petit», c’est pour une bonne raison aussi. Ou plutôt deux. «L’idée était de revenir au Tessin, où ma famille et celle de mon épouse habitent.» Père de deux garçons, «Dule» a élu domicile à Giubiasco, non loin de ses parents et de son frère aîné, qui a lui-même trois enfants. La smala est réunie. Elle est complète depuis que le p’tit dernier, mais le plus grand par la taille, a rejoint à son tour la tribu. La raison No 2, la voici: Marko Mladjan, 28 ans, 205 cm sous la toise, intérieur résolument atypique capable de shooter de 8 mètres sans le moindre scrupule, à l’instar de quelqu’un qu’il connaît bien. «Marko et moi n’avions évolué qu’un an ensemble: à Lugano, lors de la saison du triplé (2010-2011). Après quoi, nous avons fait chacun notre route, mais je ne voulais pas finir ma carrière sans avoir joué encore une fois avec lui.»
« Nous sommes une bonne bande de copains »
Dusan Mladjan
La boucle est bouclée. Massagno a tiré le gros lot, même s’il fut d’abord question de réunir les «frangins flingueurs» sur les bords de la Sarine. «Oui, nous en avons parlé, reconnaît Dusan Mladjan. Je voulais être fixé sur mon avenir assez vite mais Fribourg a un peu tardé et Massagno, au contraire, fait le forcing. C’est peut-être mieux ainsi, car il était temps pour moi de rentrer à la maison.»
Huit fois par match
A la maison et dans un club que Dusan Mladjan décrit comme familial. «Ma priorité était de jouer avec Marko, mais Massagno ne se résume pas à Marko et moi, rigole-t-il. Nous sommes beaucoup à parler la même langue, beaucoup de Tessinois à avoir grandi ici ou tout près. Quant aux étrangers, Slobo (Miljanic), (Uros) Slokar et (Raijon) Kelly, ils sont très cool aussi. Nous sommes une bonne bande de copains.» A leur tête, un shooteur compulsif qui sévit plus de huit fois par match derrière la ligne des trois points, et au-delà encore. Si son taux de réussite (35%) implique du déchet, Dusan Mladjan n’a rien perdu de son caractère décisif: après dix journées de SB League, n’est-il pas le topscorer de son équipe (16,3 points de moyenne)?
Basket et informatique
L’affiche du jour n’a rien d’anodin: elle doit permettre aux protégés de Robbi Gubitosa de consolider leur 4e rang synonyme d’avantage du terrain lors des quarts de finale de la Coupe de la Ligue (SB League). Une défaite face à un Fribourg Olympic déjà assuré de conserver la tête du classement, et Massagno devrait alors espérer un faux pas de Monthey à Vevey. «Dans le top 4, nous serions à notre place, car nous n’avons pas le budget de Fribourg, Genève et même Neuchâtel», estime Dusan Mladjan. Et d’ajouter: «A Massagno, nous ne sommes que six pros, même l’entraîneur ne l’est pas. Il n’y a pas les mêmes conditions d’entraînement qu’ailleurs non plus. Mais notre intention n’est pas de faire de la figuration, ce n’est pas dans notre mentalité. Et si nous ne devions rien gagner cette saison, tant pis: c’est à l’avenir que nous pensons.»
Celui de Dusan Mladjan a le mérite d’exister. «Massagno sera mon dernier club, même si je me vois encore jouer pendant 3 ou 4 ans.» Déjà, le «vétéran» pense au jour où il mettra un terme à sa carrière, commencée en 2002 à Lugano. «J’ai fait des études en informatique et j’ai un bon papier. Pourquoi ne pas rester dans le milieu du basket à 50% et travailler dans un bureau le reste du temps?»
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