Sept ans pour abus sexuels conjugaux

Tribunal cantonal» Mariée selon le droit coutumier érythréen alors qu’elle sortait à peine de l’adolescence, brutalement déflorée durant sa nuit de noces, une mère de famille aujourd’hui âgée de 39 ans a déposé plainte contre son époux en 2018, dénonçant des années de relations sexuelles forcées et de mauvais traitements. Condamné en février 2022 à huit ans de prison pour contrainte sexuelle aggravée, contrainte et menaces, son ex-mari, de dix ans son aîné, a vu mercredi sa peine ramenée à sept ans par le Tribunal cantonal fribourgeois (TC), qui a néanmoins confirmé l’essentiel des faits retenus en première instance par le Tribunal de la Sarine.

Installé en Suisse depuis 2007, le couple parent de deux filles s’est séparé en 2015 après une violente dispute ayant entraîné l’intervention de la police fribourgeoise. Selon les déclarations de la victime, son ex-époux a exercé sur elle un contrôle total durant près de quinze ans, multipliant les atteintes à son intégrité sexuelle en lui imposant de douloureuses sodomies ayant entraîné des lésions chroniques, ainsi que des fellations forcées jusqu’au vomissement. Pour ne rien dire de la surveillance permanente et des pressions psychologiques qu’elle subissait au quotidien.

Il nie tout

Prise en charge par Solidarité Femmes et le Centre LAVI (loi sur l’aide aux victimes d’infractions) en 2015, elle réalise alors que ce qu’elle a enduré pendant toutes ces années n’était pas normal. Egalement entendue lors de la procédure, sa sœur a expliqué que dans leur pays – le couple est issu d’un milieu traditionnel et rural – «les hommes écrasent les femmes» et qu’un homme peut frapper son épouse en cas de désaccord.