Les jeunes et les femmes en force

Grand Conseil » Le 7 novembre prochain, un total de 664 candidats se disputeront les 110 sièges du Grand Conseil fribourgeois, soit 48 de plus qu’il y a cinq ans lors du dernier renouvellement des autorités cantonales. Cela représente en moyenne un peu plus de 6 prétendants par fauteuil. C’est ce qu’a communiqué la Chancellerie d’Etat, sachant que le délai pour le dépôt des listes était fixé ce lundi à midi. A relever que la validité des listes déposées devra encore être contrôlée d’ici à lundi prochain, conformément aux dispositions de la loi cantonale sur l’exercice des droits politiques.

Cette hausse du nombre de prétendants s’explique en grande partie par la croissance des Verts, qui proposent cette année des listes dans tous les cercles et présentent presque deux fois plus de noms que la dernière fois. Le PLR et l’UDC sont les seules formations à fournir des listes complètes dans toutes les circonscriptions, même si les socialistes et les centristes n’en sont pas bien loin.

Plus disputé à Fribourg

C’est en ville de Fribourg que les places seront le plus âprement disputées, avec une moyenne de 7,2 candidats par siège, juste devant la Broye (7) et le Lac (6,6). A contrario, c’est en Veveyse que les fauteuils semblent les plus faciles à prendre avec seulement 4,4 concurrents pour chaque mandat mis en jeu. Il faut toutefois rappeler qu’un système de groupement de listes en paires s’applique aux cercles de la Glâne et de la Veveyse. Cette méthode complexe répartit d’abord les sièges par partis selon les résultats pondérés de chaque district, puis les attribue à chaque cercle électoral selon un calcul basé sur le nombre de suffrages exprimés dans chacun d’eux. Ce système vise à garantir qu’un siège ne vaudra jamais plus de 10% des suffrages. C’est en effet le seuil légal défini par la jurisprudence fédérale.

Selon notre analyse, il est intéressant de constater que le nouveau parlement qui sortira des urnes cet automne pourrait bien présenter un visage quelque peu différent de l’actuel. Tout d’abord parce que seuls 89 sortants sont prêts à rempiler, contre 93 en 2016. Mais surtout parce que les candidats sur les rangs sont en moyenne plus jeunes que la dernière fois. La moyenne d’âge s’élève en effet à 44,9 ans, alors qu’elle était encore de 50,6 ans il y a cinq ans.

Le nombre de candidats de 30 ans et moins a notamment doublé, passant de 51 à 108. Forte hausse également parmi les 31-40 ans: ils étaient 87 en lice lors des dernières élections cantonales, contre 136 aujourd’hui. A contrario, les seniors risquent d’être moins bien représentés. Les 61-70 ans ne sont ainsi plus que 69 à vouloir entrer au législatif cantonal, soit deux fois moins qu’en 2016 (128). Et le nombre de candidats de plus de 70 ans est quasiment divisé par quatre, passant de 23 à 6.

De 18 à 84 ans

Le candidat le plus âgé du canton, c’est Hans Werhonig, 84 ans, qui se présente sur une liste UDC en ville de Fribourg. A l’inverse, les cadettes sont Mélinda Sommer, candidate sur la liste Centre Gauche et Indépendants dans la Broye, et Jade Pugin, candidate UDC en Gruyère. Toutes deux sont âgées de seulement 18 ans.

Autre tendance générale, similaire à celle qui avait déjà été constatée en mars dernier à l’occasion des élections communales: une augmentation du nombre de candidatures féminines. Il y a en effet 238 femmes dans la course. Cela correspond à 36% des effectifs, contre 32% lors du dernier scrutin. A noter que c’est parmi les 41-50 ans que les femmes sont les plus nombreuses. Dans cette tranche d’âge, elles représentent 41,7% des candidatures.

Parmi les principales formations politiques, le parti présentant le plus de candidatures féminines est le PS, avec plus de 51% de femmes. Il devance les Verts (près de 40%) et le Centre (32%). Le PLR et l’UDC ferment la marche, avec tous les deux un taux de femmes d’environ 28%. A noter que, dans la Broye, l’UDC présente une liste commune avec l’UDF. Pour ce calcul, nous avons tenu compte de toute la liste.

Reste maintenant à savoir qui la population fribourgeoise choisira le 7 novembre prochain pour la représenter au Grand Conseil. Mais ce qui paraît déjà certain, c’est que cette élection, qui s’annonce plus accrochée que jamais, va faire 554 déçus…