111 lieux incontournables de Fribourg se découvrent grâce à Tatjana Erard

Fribourg » Imaginez… Des éditions basées en Allemagne vous demandent d’écrire un livre sur «111 lieux à Fribourg à ne pas manquer». Ceci pour une collection déjà bien fournie, avec 111 lieux à découvrir à Bienne, Bâle, Lausanne, Genève, Marseille ou encore Strasbourg. Tel est le défi qu’a relevé l’enseignante et autrice Tatjana Erard. Récemment publié, son livre sera verni au café des Boulangers en partenariat avec la librairie Albert le Grand à Fribourg, jeudi 5 octobre à partir de 17 h 30.

«Je ne sais pas comment les éditions Emons sont tombées sur moi. Je n’étais alors pas sur les réseaux sociaux et n’ai publié que trois livres», avoue l’habitante du quartier de la Neuveville, attablée au Café de la Presse. Reste que le point commun des trois ouvrages est justement… la capitale cantonale! La quadragénaire a écrit un conte sur l’artiste Hubert Audriaz, une fiction imaginant la vie de promeneurs le long de la Sarine et a rendu un hommage littéraire au Fribourgeois Emmanuel Schmutz. De plus, l’autrice a passé toute sa vie à Fribourg.

Découvrir des personnalités

Dès que Tatjana Erard accepte sa mission en 2022, le compte à rebours d’une année et demie s’enclenche. Un élément un brin stressant pour celle qui écrit d’habitude «quand elle a envie de le faire». «J’ai signé un contrat de 17 pages. On sentait tout de suite que ces éditions étaient très rigoureuses, et j’ai eu des retours détaillés.» Elle doit aussi conjuguer l’écriture avec sa profession d’enseignante à 60% au Cycle d’orientation de Jolimont. La solution? Se forcer à mettre en sourdine pour un temps sa passion pour les projets culturels fribourgeois, auxquels elle adore participer.

L’autrice se met ensuite en quête des 111 lieux en respectant les critères donnés par les éditions. Ces endroits peuvent être insolites, variés, accessibles au public et pourquoi pas liés à des personnalités comme Antoine de Saint-Exupéry, qui a étudié à la Villa Gallia à Pérolles. «Je parlais beaucoup de ce livre autour de moi, et tout de suite, les gens me demandaient si j’avais pensé à tel ou tel endroit. J’ai aussi rencontré Cédric Clément de Fribourg tourisme.» Le modus operandi est d’aller dans les lieux pour s’imprégner de l’atmosphère, puis de rédiger sur place. S’il s’agit d’endroits assez célèbres, il faut évoquer une anecdote méconnue du public. L’autrice mentionne ainsi la sculpture d’un personnage tenant un natel, sur une porte de la cathédrale côté rue du Pont-Muré. Insérer un objet de leur temps lorsqu’ils rénovent une sculpture serait ainsi une des traditions de la corporation des tailleurs de pierre.

Tatjana Erard écrit, réécrit, encore et encore, se demandant ce qu’elle peut bien raconter. Pas question de paraphraser les informations de sites internet, car tout le monde est capable de les trouver sur la toile. Soudain, c’est le coup dur: «J’étais sur la terrasse de l’Auberge aux 4 Vents et je me suis envolée lyriquement. J’ai envoyé mon texte aux éditions, qui m’ont répondu quelque chose comme: «En fait, c’est quoi l’Auberge aux 4 Vents?» Exit une plume trop poétique, pourtant si chère à la Fribourgeoise et retour à un côté plus explicatif. Car l’ouvrage se veut tout public et destiné en premier lieu aux Fribourgeois, puis aux touristes, selon Tatjana Erard. «Mais j’espère quand même qu’une histoire se crée d’une page à l’autre.»