Motocross. Alain Schafer: «Je n’aurais pas pu mieux faire»

Dimanche 17 septembre 2023, Roggenburg. Une grande cuvette plantée dans la campagne bâloise, à proximité de la frontière française. Sur la ligne d’arrivée, l’ardoisier présente le panneau 2 tours à la meute en furie. Alain Schafer vient de se faire chiper la troisième place. Il tente le tout pour le tout. En vain. Agrippé à son guidon, le Fribourgeois parcourt ses derniers hectomètres en compétition. Cette pensée lui traverse l’esprit. Sa décision, qu’il avait repoussée voilà un an, est aujourd’hui péremptoire. Clap de fin!

Après 27 saisons, dont 13 dans la classe reine Open, le pilote de la Honda rouge a posé sa plaque No 66: «J’ai traîné une blessure en début de saison, puis j’ai subi une commotion à la mi-juin à Cossonay. Cette année, je n’ai pas pu évoluer à mon niveau.» Son plaidoyer agit comme un détonateur: «Au fur et à mesure, la convalescence s’allonge après des chocs. Et l’inactivité forcée pèse et péjore toujours davantage.»

L’intéressé, qui fêtera ses 35 ans samedi, marque une pause, avant d’enchaîner: «Et puis, j’avais envie d’arrêter en étant encore dans le coup. Je me suis toujours battu pour le podium. C’est difficile de devoir rouler pour une 10e place. La performance est une partie du plaisir.»

Tous, sauf un

Derrière sa tasse de café, l’esprit serein, Alain Schafer se montre volubile en ce mercredi de décembre. Bien davantage que lorsqu’il satisfaisait à une interview après avoir enduré secousse sur secousse durant 40 minutes sur sa bécane transformée en marteau-piqueur. Quoi de plus normal? N’empêche, l’interlocuteur apprécie.