Société: De plus en plus de voisins sont interconnectés
Les groupes d’immeuble ou de quartier se multiplient sur les réseaux sociaux. Poudre aux yeux ou réel apport pour la cohésion sociale?
Patricia Michaud
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Samedi soir, 23 h 50. Alors qu’elle consulte sa messagerie électronique dans le train qui la ramène d’un repas entre copines, Amélie constate que le groupe WhatsApp réunissant les habitants de son immeuble affiche 10 nouvelles notifications. Le premier message date d’à peine 20 minutes: une voisine indique que son frigo s’est éteint brutalement. Suivent des commentaires tels que «Chez moi, c’est la cuisinière qui ne fonctionne pas» ou encore «Plus aucune lumière dans mon appartement». Rapidement, la résistance s’organise.
Le temps qu’Amélie regagne son logement, son smartphone s’est alourdi d’une dizaine de nouveaux messages proposant de mutualiser les frigidaires encore fonctionnels afin d’éviter que des aliments ne soient avariés ou encore le prêt de lampes de poche. «Une voisine s’est portée volontaire pour ouvrir la porte de l’immeuble à un électricien de garde et les autres habitants sont allés se coucher; c’était à la fois un peu irréel et tellement facile», rapporte la