Une église pour tous
L’Eglise protestante de Genève s’est lancée dans l’expérience d’une paroisse adaptée aux jeunes. Reportage au sein de la structure appelée LAB
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Mélodie Rossier
5 février 2019 à 02:01
Spiritualité » Lorsqu’on entre dans le temple de Plainpalais, à Genève, on est d’abord surpris par l’ambiance chaleureuse qui se dégage de ses canapés colorés. «Nous avons eu l’idée, en 2015, de créer un espace de spiritualité accueillant pour les jeunes. Notre approche était expérimentale et nous avions donc décidé de la nommer: le LAB», se rappelle Carolina Costa, pasteure et coordinatrice au sein du LAB.
L’entreprise a rendu une jeunesse à des lieux inoccupés: «Nous avons d’abord repeint les murs de la chapelle puis débarrassé le plancher des traditionnels bancs d’église, raconte Carolina. Les jeunes devaient pouvoir se sentir chez eux.» Mais le dépoussiérage des traditions effectué par les animateurs du LAB ne s’arrête pas là. Ainsi, l’horaire des célébrations dominicales a été déplacé, afin que l’on n’ait pas à se lever le matin, et les murs de la chapelle ont même pu accueillir, à quelques occasions, des fêtards lors de silent parties.
Ouvert aux identités
Le LAB offre aussi différentes pistes pour vivre sa spiritualité. «Nous sommes toujours ouverts aux propositions et nous nous sommes donné le droit de tester», sourit Carolina. Ainsi, il est possible de fréquenter des groupes de méditation, de réflexions sur le couple et des événements ponctuels. Aline Freiburghaus, une Genevoise de 29 ans, participe régulièrement aux activités: «L’éventail est large et chacun peut s’y retrouver.» Elle a notamment participé à un road trip spirituel en automne 2018, un parcours de onze semaines à travers l’Evangile de Thomas. «Ce fut une expérience extraordinaire et puissante, qui m’a permis d’explorer mon quotidien à la lumière de textes millénaires d’une justesse et d’une actualité surprenantes», raconte-t-elle.
L’un des groupes les plus fréquentés du LAB est son Antenne LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexe). Adrian Stiefel, chargé de ministère, en est le responsable et sa vocation a été reconnue par l’Eglise protestante. «Je vis ma spiritualité dans chaque aspect de ma vie: dans mes amitiés, dans le sport comme dans ma sexualité, confie-t-il. Je me suis associé au projet de Carolina pour offrir un espace inclusif où l’on peut être qui l’on est, peu importe son orientation affective et sexuelle ou son identité de genre.»
Pour Adrian, il est important de créer des espaces où des personnes qui ne trouvent pas leur place dans d’autres contextes religieux puissent vivre leur spiritualité. Les rencontres permettent donc d’aborder des thématiques LGBTI avec un dialogue spirituel. Cela est d’ailleurs le cas pour toutes les activités. «Avant, j’explorais les questions spirituelles toute seule, par des livres ou des documentaires. Au LAB, j’ai trouvé un endroit privilégié où je peux échanger et développer une connaissance théologique qui me passionne», exprime Aline. Adrian conclut que souvent au terme d’une rencontre, on repart avec plus de questions que de réponses.
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