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L’humanité en question

Page Jeunes » La technologie fascine autant qu’elle inquiète: à quoi ressemblera l’homme de demain? Rencontre avec Johann Roduit, du thinktank NeoHumanitas


Leonardo Gomez

Leonardo Gomez

13 décembre 2016 à 05:00

Transhumanisme » Le 1er février 2016, la manipulation génétique d’embryons humains était autorisée au Royaume-Uni dans le cadre d’une étude. Alors que les premières voitures autonomes apparaissent sur les routes, l’institut de Réhabilitation médicale de Chicago réussit l’exploit de greffer un bras bionique, dirigeable uniquement par la pensée.

Tous ces bonds technologiques font rêver autant qu’ils inquiètent. Jusqu’où pouvons-nous aller dans notre quête du progrès? Y a-t-il des limites à ne pas franchir, ou au contraire faut-il s’en affranchir? Et qu’est-ce que le «transhumanisme»?

L’humain amélioré

Ce sont quelques-unes des questions que tente de poser Johann Roduit, directeur du Centre d’humanités médicales de l’Université de Zurich, à travers le think tank qu’il a cofondé en 2012, NeoHumanitas. «On essaie d’encourager les discussions autour des nouvelles technologies, sans promouvoir d’idéologie particulière, afin de débattre et de réfléchir librement sur des enjeux socio-éthiques importants», explique-t-il.

NeoHumanitas tente de réunir autant de bioconservateurs que de bioprogressistes dans le but d’encourager la réflexion sur de futurs problèmes éthiques. Le tout à l’aide de scénarios qui, même s’ils relèvent pour l’instant de la fiction, pourraient bien tendre vers la réalité dans un avenir proche. «Imaginons que grâce à une prothèse bionique, une athlète puisse courir plus vite et avec moins d’efforts qu’un être humain normal. Voudra-t-elle alors remplacer ses jambes biologiques? Qu’arrivera-t-il lorsque, face à une technologie qui avance de plus en plus vite, notre propre corps deviendra obsolète?», interroge Johann Roduit. Car si les avancées, notamment médicales, avaient jusqu’ici un but thérapeutique, un courant de pensée défend l’idée que le but des dernières recherches devrait plutôt porter sur l’amélioration de l’être humain: le transhumanisme.

Le transhumanisme, bien que peu connu en Europe, est en fait un important mouvement soutenu par des géants tels que Google et son Université de la singularité, centre de recherche sur la possible symbiose entre l’homme et la machine. Les possibilités sont ici volontairement poussées à leurs extrêmes, et certains parlent même de bientôt rendre l’être humain immortel grâce aux progrès biomédicaux. De quoi laisser songeur…

«Notre avenir en dépend»

«On a tendance à croire qu’il s’agit de pure science-fiction, mais la réalité est tout autre. Beaucoup investissent dans des projets dont les conséquences pourraient être magnifiques comme désastreuses. Il est donc important de continuer à suivre ces développements et de prendre le temps d’y réfléchir. Notre avenir en dépend», conclut Johann Roduit.

www.neohumanitas.org

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