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«J’ai reçu le même amour»

Il n’est pas toujours évident pour les enfants adoptés de trouver leur place


 Chiara Bovigny

Chiara Bovigny

26 février 2019 à 02:01

Famille » En 2017, l’Office fédéral de la statistique recensait 305 adoptions dans notre pays, principalement de mineurs entre 0 et 14 ans. C’est le cas de Lia*, 19 ans, Schirin Pichler, 16 ans, d’origine vietnamienne, ainsi que Silvan Gugler, 15 ans, d’origine marocaine, tous trois adoptés bébés par des familles suisses.

L’arrivée d’un enfant adopté est souvent l’aboutissement d’un projet de plusieurs années. Il s’agit par la suite d’intégrer cet enfant dans sa nouvelle famille, mais «trouver sa place est un processus qui prend du temps, explique Christine Surchat, psychothérapeute FSP. L’enfant adopté trouve sa place parce que les parents la lui font et c’est un processus viscéral.» Ce que confirment Lia, Silvan et Schirin. «Je me sens un membre à part entière de ma famille, sur laquelle j’ai toujours pu compter», témoigne Lia. Silvan, quant à lui, a grandi avec la fille et le fils biologiques de ses parents adoptifs et ne s’est jamais senti exclu de sa famille. «Nos parents nous ont toujours traités de la même manière, témoigné le même amour, ce que je trouve important», raconte-t-il. Pour Schirin, son adoption n’a jamais été un secret: «Je le sais depuis toujours et je me sens tout à fait intégrée, aimée dans ma famille depuis le début.» Elle ajoute que biologique ou adoptée, elle est simplement l’enfant de ses parents.

De plus, tous trois sont reconnaissants d’avoir bénéficié d’une bonne qualité de vie et d’un chez-soi en grandissant.

Période critique

La préadolescence et l’adolescence sont des périodes difficiles, mais «elles le sont pour tout adolescent qui a vécu des traumas précoces ou qui est confronté à un attachement insécure», explique Christine Surchat. Selon elle, les parents doivent se montrer solides face à l’adolescent qui a besoin de tester la force et la qualité du lien qui les unit.

Lia a beaucoup souffert durant son adolescence, se posant constamment des questions sur ses origines. «Lors de disputes, mes amis jouaient de cette carte joker car cela pouvait me détruire», souligne-t-elle. Schirin, lors de querelles d’adolescente avec ses parents, se demandait si la situation aurait été différente en n’étant pas adoptée. «Je me suis rendu compte que ce ne sont que de bêtes disputes normales lors de cette période et je n’ai jamais douté de l’amour de mes parents», affirme-t-elle. Silvan, de son côté, a souffert de son adoption par phases, particulièrement lors de ses 11-12 ans: «Je me demandais sans cesse pourquoi mes parents biologiques m’avaient abandonné, n’avaient plus voulu de moi. Pourquoi moi?» Aujourd’hui, le jeune adolescent n’en souffre plus, ayant accepté sa situation. «Bien sûr que mon adoption ne m’est pas égale, affirme Silvan, mais avec le temps, j’ai appris qu’il était primordial d’accepter son sort.»

* Prénom d’emprunt

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