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Société

Critique Murten Classics. Passionnante traversée du baroque à Beethoven

Le trompettiste Florian Baccuet (ici avec un instrument piccolo) était invité par les Murten Classics à jouer aux côtés de la Beethoven Philharmonie. © Jean-Baptiste Morel

Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

28 août 2023 à 18:15

Temps de lecture : 1 min

L’effectif idéal pour Beethoven: pas trop important pour rester vif, précis, réactif, surtout dans le cadre d’un concert en plein air, mais assez important tout de même pour créer une densité sonore qui porte dans les tutti. La Beethoven Philharmonie s’est produite à 46 musiciens samedi soir dans la cour du château de Morat. En point d’orgue, sous la direction de Thomas Rösner, la Septième Symphonie jouait les grands écarts dynamiques avec un panache et une assurance à défier les oiseaux qui ont salué le public au crépuscule.

On comprend mieux le caractère révolutionnaire de la musique de Beethoven quand on peut entendre, en première partie, d’où il vient et quelle tradition il balaie de son génie du motif. Les Murten Classics proposaient une traversée passionnante des époques, du baroque de Händel à la transition vers le romantisme représentée par les recherches de Sigismund von Neukomm en passant par le classicisme de Leopold Mozart.

Sous le titre de Fantaisie pour orchestre, Neukomm semble développer avant l’heure ce qui est devenu, dans l’inspiration des romantiques, le poème symphonique. On est loin de l’envergure d’une symphonie, mais dans l’alternance des mouvements lents et rapides (six au total), dans les transitions aménagées par les bois (magnifiques clarinettes, flûtes et hautbois), on dirait que le compositeur nous raconte une histoire, entre passages galants, inquiétants, lyriques, énergiques…

Très applaudi

Après cette ouverture, l’orchestre se retrouve en petite formation pour permettre à la voix de la trompette solo de s’épanouir. C’est Florian Baccuet qui fait s’élever les aigus lumineux de son instrument piccolo. Lauréat l’an dernier du Prix Valiant Forum, il a été réinvité par les Murten Classics cet été pour se produire en solo. L’enjeu est important pour un soliste de 22 ans. Encore très tendu dans l’adagio du Concerto pour trompette de Leopold Mozart, il est plus à l’aise dans le mouvement rapide et révèle son talent pour les vocalises, avec des attaques propres, nettes, beaucoup de précision et de contrôle.

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