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Économie

Novartis se sépare de Sandoz

La filiale du géant pharmaceutique spécialisée dans les génériques devient autonome


26 août 2022 à 04:01

Pharma » Novartis a arrêté sa décision pour l’avenir de Sandoz, n’ayant reçu aucune offre ferme de rachat pour une filiale mise sur le ballant en octobre dernier. L’unité génériques et biosimilaires sera intégralement autonomisée au cours du second semestre de l’année prochaine et cotée sur la place zurichoise notamment.

Sandoz suivra donc la voie déjà tracée par Novartis pour son ancienne filiale ophtalmique Alcon, introduite sur l’indice phare de la place zurichoise au printemps 2019. «Il reste prématuré de spéculer sur une intégration de Sandoz directement au SMI», a prévenu en téléconférence de presse le directeur général (CEO) de Novartis, Vasant Narasimhan.

Un géant du générique

Sandoz avait contribué l’an dernier au chiffre d’affaires du groupe à hauteur de 9,63 milliards de dollars, sur un total de 51,63 milliards. Alcon avait, elle, généré 7,1 milliards de dollars en 2018, pour sa dernière année au sein du groupe Novartis.

La prise d’indépendance de Sandoz doit donner naissance à un géant mondial et numéro un européen des médicaments de substitution, doté d’un siège en Suisse. La cotation sur SIX sera complétée par un programme de réplique (ADR) outre-Atlantique, précise un communiqué publié hier.

Organes de direction

Sur le plan organisationnel, le maintien de Richard Saynor à la tête de Sandoz est déjà arrêté et Novartis espère parvenir au cours des prochains mois à finaliser la composition de la future direction générale comme du futur conseil d’administration.

La réorganisation doit dans un premier temps être plutôt favorable à l’emploi chez Sandoz. «L’entreprise se trouve dans une phase d’investissement pour la constitution de sa structure», a expliqué le grand patron. «L’évolution des effectifs dépendra par la suite de la future direction», a poursuivi M. Narasimhan.

L’opération reste subordonnée à une validation formelle par le conseil d’administration comme par les actionnaires et doit faire l’objet de plus amples informations en temps voulu, notamment sur l’implantation exacte de son futur siège.

Novartis avait décidé en octobre dernier d’examiner toutes les options stratégiques pour maximiser la valeur actionnariale de Sandoz, au sortir d’un énième trimestre compliqué pour les médicaments de substitution aux Etats-Unis. Le groupe s’était alors engagé à arrêter une décision avant la fin de l’année en cours.

L’actuelle maison mère, redimensionnée, pourra se concentrer sur son cœur de métier dans les médicaments innovants et sur ses efforts pour percer sur le colossal marché pharmaceutique aux Etats-Unis. La direction a dans cette optique brossé en avril les plans d’un vaste chantier de restructuration, comprenant la suppression de quelque 8000 emplois dont 1400 en Suisse, sur un total de 108 000 postes.

Un divorce de raison

Vontobel applaudit un divorce de raison. Son analyste Stefan Schneider souligne en effet une complexité croissante dans la gestion des deux segments d’activité au cours des dernières années.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) rappelle pour sa part douter depuis quelque temps déjà du potentiel de valeur ajoutée pour les actionnaires de Novartis d’une externalisation de Sandoz, sous une forme ou sous une autre.

Les analystes demeurent néanmoins confiants dans les perspectives pour le cours de l’action. A la clôture, la nominative Novartis reculait de 0,75% à 80,20 francs, lanterne rouge d’un SMI (+0,46%) en légère hausse. awp/ats

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