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Diplomatie. Comme un vieux couple avec des désaccords

A l’occasion des 60 ans du traité d’amitié entre la France et l’Allemagne, interview des ambassadeurs Frédéric Journès et Michael Flügger au sujet des liens tissés avec la Suisse

Monsieur Frédéric Journès,(cravate rouge) Ambassadeur de France et Monsieur Michael Flügger, Ambassadeur d’Allemagne reçus à la rédaction de La Liberté par Monsieur François Mauron, rédacteur en chef du journal Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg le 24.01.2023Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Philippe Castella et Xavier Lambiel, ESH médias

Philippe Castella et Xavier Lambiel, ESH médias

26 janvier 2023 à 19:27

Temps de lecture : 1 min

Diplomatie» Les ambassadeurs de France et d’Allemagne en Suisse, Frédéric Journès et Michael Flügger, étaient à Fribourg mardi pour célébrer les soixante ans du traité d’amitié, dit de l’Elysée, entre les deux pays. C’est sur cette amitié qu’ont été construites les fondations de l’Union européenne. Mais il y avait «une dynamique plus large de reconstruire la paix qui était déjà à l’œuvre chez les Européens à l’époque», tempère l’ambassadeur français. Nous avons saisi l’occasion pour leur poser des questions sur ce voisin compliqué qu’est la Suisse. Interview en tandem.

Comment expliquez-vous que la Suisse soit toujours restée à l’écart de la construction européenne?

Michael Flügger: Je pense qu’on peut voir la Suisse comme une mini Union européenne qui ne veut pas faire partie de la grande. Plus personne ne conteste ce choix aujourd’hui. Ce qu’il faut, c’est organiser la manière dont on vit ensemble. La Suisse se considère comme un Sonderfall, un cas spécial, unique, à part. Et des forces politiques entretiennent soigneusement les mythes qui ont été bâtis autour de cette idée. C’est peut-être la raison pour laquelle la Suisse est restée en dehors de ce processus.

Frédéric Journès: C’est peut-être aussi la conséquence de ses particularités, comme les différentes langues nationales et les cantons, qui sont en réalité les Etats constitutifs de la Confédération. La Suisse craint sans doute de perdre son identité si elle rejoint l’ensemble européen. Mais en réalité, aucun des 27 pays membres n’a jamais perdu ses particularités.

Et puis les Suisses pensent peut-être qu’ils n’y auraient pas de pouvoir de décision à cause de leur petite taille. Mais ce n’est pas comme ça que fonctionne l’Europe. L’Autriche, le Danemark et les Pays-Bas pèsent sur les choix les plus structurants de l’Union, tout en développant une impressionnante prospérité.

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