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Musique

«La musique est un laboratoire»

Entre classique, électro et héritage traditionnel, Isfar Sarabski invente un jazz fougueux et fugueur. Le pianiste azéri est de retour à Montreux

En 2009, le musicien remportait la compétition piano du Montreux Jazz Festival. Il revient avec un nouvel album.

 Thierry Raboud

Thierry Raboud

9 juillet 2021 à 18:49

Temps de lecture : 1 min

Interview » Rachmaninov qui sortirait de chez lui pour aller danser en boîte, et qui se raviserait à mi-chemin pour faire irruption dans un club de jazz. C’est un peu ça, la musique d’Isfar Sarabski. Une croisée des mondes, un art de la fugue. Venu d’Azerbaïdjan, où il a fait ses gammes classiques avant de s’envoler pour le Berklee College de Boston, ce pianiste trentenaire sort en trio son premier album, Planet. Il le présentera dimanche à Montreux, invité par ce festival dont il remportait en 2009 la compétition de piano.

Mis en orbite par une rythmique exceptionnelle (Alan Hampton à la basse, l’inventif Mark Guiliana à la batterie), l’improvisateur revisite le Lac des cygnes à cloche-pied, s’accompagne de cordes en envolées cinématographiques, convie un luth traditionnel pour revivifier l’art du mugham, se remémore en DJ enfiévrant la nuit de Bakou. Fils d’une violoniste et arrière-petit-fils d’un chanteur d’opéra célèbre dans le monde oriental, le lyrique Isfar Sarabski ouvre de nouvelles voies quelque part entre GoGo Penguin et Nils Frahm. Surtout, il rappelle avec fougue que le jazz n’est pas un genre mais un horizon ouvert.

Quels souvenirs gardez-vous de votre précédent passage à Montreux?

Isfar Sarabski: C’est un endroit très spécial pour moi, chargé en émotions. Je rêvais depuis toujours d’y jouer, et il s’est passé beaucoup de choses là-bas, pendant la compétition mais aussi en concert avec mon trio au Miles Davis Hall. C’est là que j’ai rencontré Quincy Jones dans les coulisses. Après le set, il est venu vers moi et m’a dit: «Toi, tu joueras!» Quelques mots très forts, très inspirants. Et maintenant je suis de retour avec mon premier album…

Pourquoi avoir intitulé cet album Planet?

En temps normal, je compose durant mes tournées, en m’inspirant de mes différentes expériences autour du monde. Chaque composition de l’album provient d’une impression de voyage, est connectée à un certain état émotionnel que j’avais envie de partager à quiconque vit sur cette même planète.

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