La Liberté

pictogramme abonné La Liberté Contenu réservé aux abonnés

Deux romans: Ces hommes qui, un jour, s’échappent de leur propre vie

La densité de la vie moderne fait ressurgir ces héros littéraires qui, à l’image du scribe Bartleby chez Melville, «préfèrent ne pas» subir l’habituelle succession des jours. Détachements en écho chez Bernard Comment et Julien Bouissoux.

Deux personnages qui, à l’instar de Diogène (ici peint par John William Waterhouse en 1882), font de la désinvolture un acte de liberté. © DR
Deux personnages qui, à l’instar de Diogène (ici peint par John William Waterhouse en 1882), font de la désinvolture un acte de liberté. © DR

Thierry Raboud

Publié le 13.09.2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

«Je préférerais ne pas.» Voilà ce que répond un jour le scribe Bartleby à son employeur, dans la courte et mystérieuse nouvelle du même nom signée Herman Melville. Douce opposition qui n’a cessé de fasciner penseurs et philosophes pour cette forme de résistance passive, d’inaction et d’indécision mêlées, par laquelle ce gratte-papier peu à peu s’extrait de la société – puis de la vie même.

Figure inspirante, dont la désobéissance s’inscrivait en 1850 dans l’essor du capitalisme tel qu’il s’inventait alors à Wall Street, mais qui semble désormais revenir hanter plusieurs fictions contemporaines. Il faut dire qu’à son tour, la densité de notre paysage dévoré par l’ultralibéralisme surconnecté semble inciter à la fuite… jusqu’à réhabiliter au fronton de notre modernité cette formule du refus (sur laquelle se sont d’ailleurs échinés nombre de traducteurs), «I would prefer not to».

Eclipse inaugurale

En 2017 déjà, Peter Stamm mettait en scène dans L’un l’autre la fuite d’un ho

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11