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Le musée inattendu 1/7: Meggie, le paresseux préhistorique qui vivait à poil

Au Musée d’histoire naturelle de l’Université de Zurich, la mascotte était encore récemment Meggie, un paresseux préhistorique de 6 mètres de long. Mais les découvertes scientifiques ont poussé l’institution à mettre l’animal à la retraite.

Une page s’est tournée, Meggie a quitté le Musée d’histoire naturelle de l’Université de Zurich en 2018. © MHN Zurich
Une page s’est tournée, Meggie a quitté le Musée d’histoire naturelle de l’Université de Zurich en 2018. © MHN Zurich

Olivier Wyser

Publié le 05.07.2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Pourrait-on imaginer le Musée d’histoire naturelle de Fribourg sans sa célèbre baleine? Impensable direz-vous! C’est pourtant la mésaventure qui est arrivée au Musée d’histoire naturelle de l’Université de Zurich qui a dû se séparer de sa mascotte, Meggie.

Cela faisait plus de 20 ans que ce paresseux préhistorique trônait en bonne place au rez-de-chaussée et faisait la joie des enfants qui pouvaient admirer cette immense boule de poils venue du fond des âges… Hélas pour l’animal, les découvertes scientifiques récentes et son mauvais état de conservation ont poussé l’institution à le mettre définitivement au placard.

Meggie, c’est son petit nom. Son appellation complète est Megatherium americanum. Ce paresseux géant était la star du musée et écoulait des peluches miniatures par dizaines. C’est en 1890 que l’Université de Zurich entre en possession d’un fossile argentin de Megatherium. Ce dernier peut évidemment être admiré dans une belle vitrine. Mais c’est en l’an 2000 que Meggie est quant à elle venue au monde.

Ce paresseux géant était la star du musée et écoulait des peluches miniatures par dizaines

Le taxidermiste maison a fabriqué un modèle (plus de six mètres de long, sacrée bête) en fonction des connaissances scientifiques de l’époque: un visage bizarre évoquant un peu Chewbacca, des grandes oreilles d’ourson et une trentaine de peaux de mouton pour recouvrir le modèle en plastique de fourrure. La méga peluche est vite devenue l’attraction numéro un du MHN.

Seulement voilà, on n’arrête pas la science. Des recherches dans les années 2010 ont démontré que cette espèce de paresseux ne portait pas de fourrure du tout. Dans les régions d’Amérique latine où le Megatherium était répandu – encore il y a 10 000 ans – les températures étaient si élevées qu’un animal de cette taille emballé dans une épaisse fourrure n’aurait jamais survécu… Comme tous les grands animaux des régions chaudes (les éléphants notamment), le Megatherium devait donc être à poil, ou plutôt nu devrait-on dire.

Son visage, ensuite, n’avait probablement rien de celui d’un paresseux contemporain mais devait plutôt ressembler à un rhinocéros sans corne, estiment les plus récentes visualisations. Et même si l’homme aime bien se raconter des histoires, la rigueur scientifique a donc eu raison de Meggie telle qu’elle faisait rêver les enfants.

Raison de plus de faire une visite du Musée d’histoire naturelle de Zurich, ne serait-ce que pour inculquer aux plus jeunes – et à leurs parents également – l’esprit critique: notre connaissance du monde évolue au fur et à mesure des découvertes scientifiques et c’est tant mieux.

>Musée d’histoire naturelle de l’Université de Zurich, Karl-Schmid-Strasse 4, 8006 Zurich.www.nmz.uzh.ch

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