Catalogue »   L’exposition Ligne de Mire, à voir au Musée de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne (Mudac) jusqu’au 26 août, fait un effet coup de poing. Le catalogue, lui, laisse le temps du recul, contrebalance l’immédiateté de l’accrochage. Il décrit toutes les œuvres et enrichit la réflexion autour de la possession légale ou illégale d’armes, du taux de criminalité, du marché noir, ou encore du design létal – notion qui signifie que les armes sont conçues pour tuer. Mais ceux qui, ingénieurs et designers, calculent l’efficacité d’une arme ne s’expriment pas: c’est l’un des tabous que met en lumière le Mudac.

Un autre concerne le rôle des femmes dans les conflits armés, qui peut aussi être celui de porter elles-mêmes une arme: les clichés volent en éclat, sans mauvais jeu de mots. On s’aperçoit que rien n’est simple. Impossible notamment de connaître le nombre précis d’armes en circulation, ni en Suisse ni ailleurs, ou de comprendre le taux de suicide, sans a