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Écrans

Sur la piste de l’ours d’Alaska

Le Bernois Roman Droux filme magnifiquement l’ours brun dans son habitat naturel

L’ours brun d’Alaska jouit d’une liberté totale dans son environnement que peu d’hommes ont pu visiter.

Olivier Wyser

Olivier Wyser

11 août 2020 à 15:24

L’Ours en moi » Depuis l’enfance, le réalisateur bernois Roman Droux se passionne pour les ours. Dans le documentaire L’Ours en moi, il suit à la trace un autre Bernois, le biologiste David Bittner, grand spécialiste de l’ours brun d’Alaska. Ensemble, les deux hommes partent pour les Etats-Unis, sur la piste du plus grand ursidé de la planète. De ce territoire vierge, ils ramènent un documentaire aux images saisissantes qui témoigne d’une vie sauvage, parfois attendrissante, parfois cruelle. Visuellement superbe, ce film rare donne aussi à réfléchir sur la place de l’homme dans la nature. Interview.

D’où vient cette fascination pour les ours?

Roman Droux: J’ai la même fascination que tout un chacun. Cela remonte à l’enfance avec le nounours, tout simplement. Et puis il y a eu ma rencontre avec David Bittner…

Il a changé votre façon de voir cet animal?

J’avais une connaissance assez superficielle de l’ours. Pour faire simple j’allais les voir dans la fosse, à Berne. Ce qui m’a tout de suite interpellé chez David Bittner c’est sa manière de parler de ces animaux. C’était fascinant de voir les émotions que ces grandes bêtes évoquaient à un biologiste suisse, un scientifique qui est littéralement tombé amoureux d’une ourse blonde et sauvage en Alaska (rires).

Parlez-nous de cette région. Le sud-est de l’Alaska est-il réellement si sauvage?

C’est un endroit effectivement très sauvage et reculé. On y accède uniquement en hydravion et on se retrouve souvent dans des endroits où la cabane la plus proche est à cinq jours de marche. Il n’y a aucune route. Les seuls chemins que l’on croise sont ceux qui ont été marqués par le passage répété des ours. Il y a une densité exceptionnelle de ces animaux. On ne voit ça nulle part ailleurs.

Vous vous êtes senti en danger?

Le danger existe partout. Sur la route en Suisse par exemple. Ceci dit j’étais heureux d’être accompagné d’un guide expérimenté lorsque nous avons vu les premiers ours bruns qui sont très massifs.

Qu’avez-vous ressenti face à ces géants?

David Bittner sait très bien décoder le langage corporel des animaux et nous pouvions ainsi nous comporter de manière adéquate et sûre. C’est un sentiment étrange de voir les ours dans leur milieu. Petit à petit on crée une sorte de relation avec eux. Et puis on se sent petit.

Tourner des images dans ce milieu extrême n’a pas dû être une promenade de santé…

Le nerf de la guerre c’était l’énergie électrique. Nous avions uniquement des panneaux solaires… Et il ne fait pas toujours grand beau en Alaska (rires). Il fallait se débrouiller à chaque étape. Par exemple, je n’ai jamais pu regarder les rushes au fur et à mesure car cela consommait beaucoup de trop d’énergie. C’était un véritable travail à l’aveugle. J’étais surpris du résultat qui est meilleur que je ne l’espérais. Sans oublier que certains ours étaient très curieux de cette caméra qui venait leur rendre visite. On ne pouvait pas trop leur demander de ne pas y toucher.


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