Les Dragons peuvent partir en vacances. Battus 2 à 0 par un Lugano plus agressif durant 40 minutes, les Fribourgeois ne verront pas les play-off. Une énorme déception...
Philippe Ducarroz
Ainsi donc, la saison des Dragons se termine un 9 mars. Pas vraiment ce qui était prévu il y a un mois à peine quand le Top 6 semblait dans la poche des Fribourgeois. Puis est arrivée cette série catastrophique à domicile, le gros ratage de la 6e place directement qualificative... pour un point et ce double-revers face à Lugano pour ne pas avoir su marquer un seul but à 5 contre 5 en 120 minutes.
Ne cherchez pas plus loin les raisons de l’échec – et il est un énorme – d’une phalange joueuse, parfois séduisante, mais incapable de concrétiser ses occasions. Avec un ratio de réussite normal. les hommes de Dubé seraient en train de se préparer pour les play-off depuis longtemps. Aujourd’hui, on retiendra leur 7e place onze mois après avoir été demi-finalistes.
«Un énorme pas en arrière» pour Gottéron
Ce soir, tout le mérite en revient au HC Lugano qui a asphyxié les Fribourgeois dès la première seconde. Pendant 35 minutes, les Dragons ont couru après la rondelle. Or, Gottéron sans le puck est un Dragon inoffensif. Mais pour mettre la crosse sur la rondelle, il faut gagner ses duels, il faut travailler plus que l’adversaire. Il faut se faire mal où ça fait mal, comme le rappelait le coach.
Le message a bien passé... en italien. L’analyse statistique du match démontre que Fribourg a été largement dominé dans les zones décisives, c’est à dire les deux slots. Impossible d’adresser un tir vraiment dangereux pendant les deux premiers tiers pour des Fribourgeois repoussés comme jamais sur les côtés par des Tessinois qui avaient faim. Dans l’enclave fribourgeoise, les Luganais se sont régalés, mais sont tombés sur un grand Berra.
Car oui, il y a de quoi être frustré. On s’endormira (ou pas) ce soir avec le sentiment que Fribourg a bien travaillé, mais n’a pas réussi à aller chercher dans ses tripes ce petit pour-cent qui fait toute la différence. Histoire récurrente de saison en saison. Le 3e tiers a été totalement fribourgeois, mais le mal est insidieux. Gottéron est une équipe aphone niveau concrétisation en 2023.
Le bilan final demande un peu de recul, mais on peut déjà avancer quelques raisons en vrac: à commencer par l’incapacité des étrangers (à part Desharnais, désormais à la retraite, et Gunderson) à assumer le rôle qui leur était dévolu, à la difficulté de gérer six mercenaires au détriment du temps de jeu de certains joueurs suisses ou encore le poids des années qui commence sérieusement à se faire sentir.
Rendez-vous en 2023/24 pour une nouvelle saison pleine d’espoir(s). C’est tout ce qu’il reste pour l’instant...