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Les jumeaux Bussard. «Comme si nous avions gagné à deux»

Les Gruériens Thomas et Robin Bussard ont décroché l’or et l’argent dans la course individuelle ce vendredi


 Mélanie Gobet, Villars

Mélanie Gobet, Villars

10 janvier 2020 à 23:06

Ski-alpinisme » Thomas Bussard franchit la ligne d’arrivée, exulte et se retourne, inquiet. Il attend son frère, Robin, à la lutte pour la deuxième place de la course individuelle avec l’Autrichien Nils Oberaurer, ce vendredi à Villars-sur-Ollon. Mais 1min26 plus tard, c’est bien le Gruérien qui apparaît au sommet de la dernière montée et qui se laisse tomber dans les bras de son jumeau. C’est fait! Comme aux mondiaux l’an dernier, dans la même station, les deux frangins ont réalisé le doublé et deviennent ainsi les premiers médaillés olympiques de la discipline.

Solidaires dans l’adversité, ils assuraient une nouvelle fois que le métal de la médaille importait peu, tant qu’ils se les partageaient. «C’est extraordinaire et je n’ai pas encore trop les mots», glisse le vainqueur à l’arrivée. «C’est comme si nous avions gagné à deux», ajoute son frangin.

Binôme séparé

En terminant les deux tours de 3,6 km en 47’49 et 49’16, Thomas et Robin ont fait la course en tête du début à la fin. Et pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu pour les skieurs d’Albeuve. Avec plus de 40 secondes d’avance sur leurs poursuivants après une boucle, le duo mettait en application sa tactique, celle de rester ensemble du début à la fin. Jusqu’à ce que Robin soit ralenti par un souci technique, dans la troisième montée, à l’entame du deuxième tour. «Une peau de phoque se décollait. Je l’ai remise plusieurs fois, mais j’ai finalement dû la changer. C’était le bon choix, explique le médaillé. Les secondes sont chères quand tu es dans une telle bataille.»

« Dans le train pour monter, on ne faisait pas les fiers »

Robin Bussard

L’incident a séparé le binôme et a contraint Thomas à prendre plusieurs dizaines de mètres d’avance. «Je n’ai pas arrêté de me retourner, raconte-t-il. Cela m’embêtait vraiment de continuer seul, nous avions la même forme physique.»

Déstabilisé par ses soucis techniques, Robin confie avoir un peu lâché mentalement sur le reste de la course. Et à cause de cette baisse de concentration, il s’est retrouvé au coude-à-coude avec le médaillé de bronze au bas de la dernière montée. Porté par les nombreuses cloches, les applaudissements et les drapeaux du clan gruérien, l’athlète a remporté le sprint assez facilement, avec neuf secondes d’avance.

Pression difficile à gérer

En tenant la tête de la course, même sans le soutien de son frère, Thomas a fait preuve d’un mental d’acier, malgré la pression qui pesait sur ses épaules avant le coup d’envoi. Des attentes – de la part du public et des médias – que lui et son jumeau ont eu de la peine à gérer. Et c’est avec toute la franchise qui les caractérise qu’ils l’ont avoué, le sourire aux lèvres: «Dans le train pour monter ici (au col du Bretaye, ndlr), on ne faisait pas les fiers, on n’en menait pas large!»

La boule au ventre envolée grâce à cette première performance, le duo gruérien peut désormais se concentrer sur les prochaines compétitions, soit le sprint qui aura lieu lundi et l’épreuve mixte, mardi. «Deux autres courses et deux autres chances de médaille», sourit Robin. Sans souci technique et avec cette même forme physique, les frères Bussard pourraient bien continuer à mélanger l’or et l’argent lors de ces Jeux olympiques de la jeunesse.

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