Le Singinois reste une légende, même si son record de 136 couronnes a été battu cette saison de six unités par Noldi Forrer (142). Pellet sera dans l’arène de la Broye ce week-end, pour donner un coup de main. Il ne se mouillera pas plus au jeu des pronostics.

Couronné en 2013 à deux pas de chez lui, Matthias Sempach a vécu une année 2015 difficile. Victime d’une grave blessure de la cheville (multiples déchirures ligamentaires, tibia touché) en mai, le Bernois avait alors dû mettre un terme prématuré à sa saison après trois couronnes remportées, dont celle de la cantonale fribourgeoise à Matran. «Cette année, il a planifié sa saison en fonction de la fête fédérale. Il a lutté pour la victoire au Rigi, ce qu’il n’a pas fait au Brünig», observe Gaby Yerly (87 couronnes, dont 4 fédérales). L’agriculteur glânois est l’un des trois vice-présidents du comité de pilotage d’Estavayer 2016, en charge notamment du pavillon des prix.

«Moins fort qu’en 2013»

Préparateur physique du Bernois de 30 ans, Jean-Pierre Egger souligne: «Je le sens bien dans sa tête et dans son corps. Cependant, j’avoue que je le sentais plus fort physiquement il y a trois ans. Mais je peux me tromper…» Sempach s’est agenouillé sept fois cette saison, la dernière au Brünig où il a coiffé la 100e couronne de sa carrière, devenant le 22e membre de ce club très fermé. Il a remporté deux fêtes alpestres, le Lac-Noir en battant en finale Christian Stucki, et le Rigi. «Matthias a moins de force dans les jambes. Sa blessure au pied l’année dernière a perturbé sa préparation», explique Jean-Pierre Egger, néanmoins confiant en son poulain: «Sa détente et sa puissance restent ses points forts. Dans la Broye, l’adversité sera plus large qu’il y a trois ans, mais je le sens tout à fait capable de rééditer le coup. Il m’a d’ailleurs confié se sentir comme avant Berthoud. On verra bien.»

Matthias Sempach se retrouve logiquement sous pression. Il le reconnaît, tout en relativisant: «Je n’ai rien à perdre après avoir réalisé mon rêve de gosse en 2013.» Seul hic, il a 30 ans et aucun lutteur de plus de 29 ans n’est devenu roi depuis 1940. Christian Stucki (31 ans) et son double mètre se retrouve dans la même situation à vouloir tordre le cou à la statistique. Le géant bernois a vu sa saison perturbée par des blessures. Il ne fait pas moins partie des outsiders. Tout comme Kilian Wenger, couronné en 2010 à Frauenfeld et toujours prêt à profiter de la moindre ouverture.

Sempach affrontera en première passe Christian Schuler. Avec trois fêtes dans son escarcelle cette saison, le Schwytzois sera le meilleur atout de Suisse centrale dans la Broye. Il se trouve en tout cas être le plus puissant de la plus importante sélection (85 lutteurs) des 275 engagés ce week-end.

Il fait peur à Sempach

Le danger vient de Suisse orientale, six ans après le départ à la retraite de Jörg Abderhalden, couronné en 1998, 2004 et 2007. Armon Orlik a été impressionnant tout au long de la saison en terminant d’ailleurs en tête du classement du magazine spécialisé Schlussgang grâce à ses sept couronnes – il a porté son total à 23 – dont six pour avoir terminé au premier rang du classement! A 21 ans, le prometteur Grison, vainqueur notamment de la fête du Nordost, du Schwägalp ou de Weissenstein, semble en mesure de mettre fin à l’hégémonie bernoise. «Il paraît fort», admet Gaby Yerly. Orlik est, avec Sämi Giger, celui qui fait le plus peur à Sempach.

Une fête fédérale permet traditionnellement à quelques jeunes de confirmer les espoirs placés en eux. On pense à Remo Käser, Benjamin Gapany ou Pirmin Reichmut. Victime d’une fracture de la jambe au début du mois, Joel Wicki ne pourra pas se mêler à la bagarre.

37 ans, trop vieux?

Les anciens Noldi Forrer, roi en 2001 à Nyon, et Martin Grab, vainqueur de la fête d’Expo.02 et de celle d’Unspunnen en 2006, semblent un peu trop vieux pour prétendre au trône. A 37 ans, ils ont toutefois les moyens de tirer leur révérence avec classe comme l’a fait à quarante ans Hanspeter Pellet à Frauenfeld en 2010, sa cinquième couronne fédérale en poche.

Même un lutteur Australien

Huit lutteurs venant de l’étranger se mesureront aux représentants des cinq associations du pays dans l’arène de la Broye. Il s’agit de quatre Américains (Andrew Betschard, Frank Kaech qui était en juin à Châtel-Saint-Denis, Logan et Zackary Schallberger), trois Canadiens (John Koch, Daniel Kundert, Daniel Thomi) et un… Australien (Heinz Schneider). Ce dernier a 32 ans. Il a trois couronnes à son palmarès, obtenues en 2006, 2007 et 2009. Le surf est au nombre de ses activités de loisirs préférées. Une discipline qui n’a évidemment rien à voir avec celle pratiquée sur les ronds de sciure. PAM

Premières passes – Les duels des plus forts

Christian Schuler (IS) - Matthias Sempach (BE)

Armon Orlik (NOS) - Kilian Wenger (BE)

Daniel Bösch (NOS) - Matthias Glarner (BE)

Philippa Laimbacher (IS) - Christian Stucki (BE)

Remo Käser (BE) - Andreas Ulrich (IS)

Bruno Gisler (NWS) - Thomas Sempach (BE)

Matthias Aeschbacher (BE) - Arnold Forrer (NOS)

Samuel Giger (NOS) - Thomas Zaugg (BE)

Michael Bless (NOS) - Florian Gnägi (BE)

Bernhard kämpf (BE) - Raphael Zwyssig (NOS)

Beat Clopath (NOS) - Willy Graber (BE)

Christoph Bieri (NWS) - Marcel Mathias (IS)

Andi Imhof (IS) - Matthias Siegenthaler (BE)

Martin Glaus (NOS) - Mike Müllenstein (IS)

Erick Fankhauser (IS) - Niklaus Zenger (BE)

Fabian Kindlimann (NOS) - Mario Thürig (NWS)

Simon Anderegg (BE) - Remo Stalder (NWS)

Nick Alpiger (NWS) - Bruno Nötzli (IS)

Mario Schneider (NOSV) - Sven Schurtenberger (ISV)

Benjamin Gapany (ARLS) - Mike Peng (NOS)