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Ukraine. Zelensky: l'Ukraine "n'acceptera jamais" un accord de paix imposé

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi devant l'ONU la Russie de vouloir frapper les infrastructures nucléaires ukrainiennes pour provoquer une "catastrophe". Il a aussi martelé que son pays n'acceptera "jamais" une paix "imposée".

Volodymyr Zelensky a dénoncé devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York "les guerres coloniales et les complots des grandes puissances au détriment des petits" pays.KEYSTONE/EPA/OLGA FEDOROVA

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 17:00, mis à jour à 18:27

Temps de lecture : 1 min

Alors que la communauté internationale a les yeux rivés sur la situation explosive au Proche-Orient, le président ukrainien a exhorté ses alliés à l'ONU à continuer à le soutenir dans sa guerre contre Moscou.

"J'ai reçu récemment d'autres informations alarmantes de nos services de renseignement. (Le président russe Vladimir) Poutine semble dorénavant planifier des attaques sur nos installations nucléaires et leurs infrastructures", a lancé M. Zelensky, l'air grave à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU.

Il a souligné que la Russie avait détruit en deux ans et demi de conflit "80% du système énergétique" de son pays, alors que les forces armées russes bombardent quotidiennement les centrales électriques et hydrauliques ukrainiennes.

"Catastrophe nucléaire"

"N'importe quel incident critique sur le système énergétique pourrait conduire à une catastrophe nucléaire. Un jour qui ne doit jamais advenir", a-t-il mis en garde. "Moscou doit le comprendre et cela dépend en partie de votre détermination à mettre la pression sur l'agresseur".

Dénonçant "les guerres coloniales et les complots des grandes puissances au détriment des petits" pays, M. Zelensky a martelé que "les Ukrainiens n'accepteront jamais" un éventuel accord de paix avec Moscou qui leur soit "imposé". "Il ne peut y avoir de paix juste sans l'Ukraine", a-t-il affirmé.

Moscou dit avoir pris 2 localités

Mardi, devant le Conseil de sécurité, il avait exhorté à forcer Moscou à faire la paix avec Kiev, provoquant une réplique cinglante du Kremlin: il est "impossible de forcer la Russie à la paix", selon son porte-parole Dmitri Peskov.

L'armée russe a affirmé mercredi avoir pris deux nouvelles localités dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, et une frappe russe a fait au moins un mort et 15 blessés à Kramatorsk, également dans l'est de l'Ukraine.

La menace Trump

Le président Zelensky est conscient que le soutien occidental à son pays risque de s'essouffler. Notamment aux Etats-Unis où une possible réélection de l'ex-président républicain Donald Trump le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris pourrait changer la politique ukrainienne de Washington.

Les Etats-Unis conduisent une large coalition internationale d'appui militaire et financier à Kiev. Le président Joe Biden devait être l'hôte mercredi d'une réunion de soutien à l'Ukraine, en marge de l'Assemblée générale.

"Plan de la victoire"

Le président Zelensky est aux Etats-Unis depuis dimanche, et doit présenter jeudi à Joe Biden et au Congrès à Washington les détails de son "plan de la victoire" visant à mettre fin à l'invasion russe de son pays, commencée le 24 février 2022.

Peu de détails ont été livrés sur ce plan mais, pour le président ukrainien, il s'agit avant tout de renforcer Kiev, de sorte qu'il puisse négocier la main-forte.

Défense aérienne et missiles

L'Ukraine réclame à ses alliés occidentaux davantage de systèmes de défense aérienne et de missiles longue portée afin de mieux défendre ses villes contre les attaques russes quotidiennes, ainsi que la possibilité de frapper la Russie en profondeur.

Dans son discours mardi à l'ONU, le président Biden avait jugé que la Russie avait échoué dans son invasion de l'Ukraine et exhorté l'ONU à maintenir leur soutien à Kiev jusqu'à la victoire.

L'objectif est de faire en sorte que "l'Ukraine soit dans la position la plus forte possible avant le printemps", a confié dans une interview à l'AFP le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.