Culture - GE. Une Iranienne pour la première résidence d'artiste du MICR à Genève
L'Iranienne Zahrasadat Hakim a investi le Musée international de la Croix-Rouge (MICR) à Genève. Mardi, elle a lancé la première résidence d'artiste qui aboutira d'ici six mois à une oeuvre pensée avec le public sur la portée de l'humanitaire pour la société.
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ATS
Aujourd’hui à 17:19, mis à jour à 17:22
Habitante de Genève depuis 2011, cette quadragénaire, qui a été confrontée à la guerre entre l'Irak et son pays jusqu'à ses cinq ans, utilise le bois, la peinture, le tissage ou encore les performances. Elle va travailler avec les curieux qui viendront au Musée sur une tapisserie qui symbolisera l'unité et l'entraide.
"Avec cette répétition et la patience que nous aurons pour tisser, nous aurons à la fin une grande forme", explique à Keystone-ATS l'artiste. "C'est symboliquement ce dont nous avons besoin comme actes humanitaires dans un pays qui n'est pas confronté à une guerre comme ici en Suisse", dit celle qui met en avant les "liens humains" et est enthousiaste sur ce partage attendu avec le public.
"Elle affirme dans sa pratique artistique deux choses fondamentales", affirme le directeur du MICR, Pascal Hufschmid. "L'art est un acte de résistance et l'art est un acte de son collectif", dit-il.
Jusqu'à cet été, chacun et chacune pourra participer gratuitement aux efforts qui permettront cette oeuvre. Le musée estime que tous les citoyens sont "légitimes à réfléchir à ces questions de société et ces questions complexes", a également ajouté M. Hufschmid.
Oeuvre donnée au musée
Cette résidence, qui se poursuivra dans les quatre prochaines années avec des artistes additionnels, permet au public "de faire avec nous", affirme-t-il. Les oeuvres seront acquises et exposées par le musée.
Pendant les prochains mois, des rencontres entre artistes et humanitaires et des ateliers seront organisés. Mme Hakim agrémentera les discussions de repas iraniens ou d'un thé pour les participants.
Lundi soir, le musée a aussi accueilli une nouvelle oeuvre donnée par deux verriers internationaux, Monica Guggisberg et Philip Baldwin. Commandé pour les 100 ans de la Première Guerre mondiale, ce caisson de trois mètres de hauteur rassemble des centaines de pièces en verre qui symbolisent la diversité culturelle dans le monde.
Il lance les dispositifs vers la nouvelle exposition permanente du musée en 2028. D'ici là, le MICR devra résoudre l'incertitude financière après le retrait du soutien du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). "Nous sommes en discussion avec le Canton et nous allons trouver des solutions", avait affirmé récemment à Keystone-ATS le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Le musée a refusé une offre de s'expatrier dans un pays arabe.