Logo

Les séries d'été 2015

Une gare ferroviaire de marbre blanc

La gare du Vatican a accueilli son premier train en 1934. Elle fut transformée en entrepôt dans les années 1980.

6 août 2015 à 21:31

Vatican méconnu

Dès 1929, Giuseppe Momo, l’architecte de confiance de Pie XI (1922-1939), fut chargé de construire la gare et de percer l’enceinte du Vatican pour y placer une grande porte métallique donnant sur les 862 mètres de voies ferrées parcourant le Vatican. Inauguré en 1933, le bâtiment en marbre blanc, haut de 17 mètres, fut financé par le Ministère italien des travaux publics. Il est surmonté par les armes de Pie XI.

La décoration intérieure ne fut pas non plus négligée: huit grandes colonnes de marbre ornent un hall entouré de salons et des bureaux du personnel. La gare accueillit sa première locomotive en 1934. Mais à l’époque, le Vatican ne disposait d’aucun matériel, ni d’entreprise de chemin de fer, ni même de chef de gare. A partir de cette date, le bâtiment a servi pour un simple trafic de marchandises.

A la fin des années 1980, et pendant une vingtaine d’années, la gare fut transformée en entrepôt pour du matériel et des jouets. A Noël, le personnel du Vatican venait y acheter les cadeaux pour les enfants. Pendant un temps, la gare a également abrité un petit musée philatélique et numismatique.

Depuis l’invention du train, les papes avaient montré peu d’intérêt envers cette nouveauté. Grégoire XVI (1831-1846) s’était fermement opposé à un projet de gare au Vatican, pour lequel il aurait dit, «chemin de fer, chemin d’enfer!» Son successeur Pie IX (1846-1878) avait ouvert la voie en lançant la construction de connexions reliant Rome aux villes d’Ancône et de Bologne, qui faisaient encore partie des Etats pontificaux. Il fut cependant bien vite rattrapé par l’Unité italienne et l’annexion des territoires pontificaux par les Piémontais en 1861. La raison principale de ce manque d’intérêt provient donc du fait que, depuis 1870, les papes étant considérés comme prisonniers au Vatican, la question du transport ne se posait pas. Le premier pape à monter dans un train fut finalement un pontife défunt. En effet, le 13 avril 1959, après sa canonisation, le corps de Pie X (1903-1914) fut envoyé à Venise, ville dont il avait été patriarche.

Par la suite, quelques papes ont utilisé cette gare pour prendre le train. Le 4 octobre 1962, Jean XXIII a quitté Rome par la voie ferrée afin de se rendre en pèlerinage à Lorette et Assise, à bord d’un train prêté par le président italien. Jean-Paul II utilisa la gare à deux reprises: le 8 novembre 1979, il parcourut une distance symbolique jusqu’à la gare italienne de San Pietro, à quelques centaines de mètres, à l’occasion de la journée du cheminot; le 24 janvier 2002, il se rendit à Assise en compagnie de 200 chefs religieux du monde entier à bord de quatre voitures prêtées par les chemins de fer italiens.

Le 21 mai 2011, la gare a repris temporairement du service pour quelques heures, pour permettre le départ d’un train spécial organisé par l’organisation caritative catholique Caritas internationalis, pour une récolte de fonds sur une large partie du territoire italien, à l’occasion de son 60e anniversaire. Benoît XVI a également emprunté un train au départ du Vatican, le 27 octobre 2011, pour se rendre à son tour à une rencontre interreligieuse à Assise. Les voies ferrées de la cité n’étant pas électrifiées, le train était conduit par une locomotive diesel.

Sous le pontificat du pape François, la gare du Vatican aura connu plusieurs oprations baptisées «le train des enfants», en lien avec le Parvis des gentils, initiative du Conseil pontifical pour la culture qui a pour but d’encourager le dialogue avec les non-croyants. En juin 2013, le pape avait ainsi accueilli quelque 250 enfants en difficulté venus par le train de Milan, Bologne et Florence. En mai 2014, il avait présidé une rencontre avec quelque 500 jeunes Italiens en difficulté. Une rencontre est de nouveau prévue cette année, le 30 mai prochain, avec des enfants dont les mères sont en prison.

En mai 2003, le Vatican a décidé de transformer sa gare en un magasin de prêt-à-porter, maroquinerie, parfumerie et bijouterie, où sont vendus des produits détaxés: sacs, valises, matériel électronique, tabac… Un rayon d’habillement pour les prêtres est également disponible. Les fonctionnaires et employés de la cité et des ambassades auprès du Saint-Siège ont accès, sur présentation d’une carte, aux rayons du magasin.

Pas moins de 40'000 cartes d’accès au magasin sont actuellement en circulation, soit dix fois plus que le nombre d’employés du Vatican. La fermeture de ce magasin un peu trop luxueux serait à l’étude, à la demande du pape François. APIC

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Bartok, entre guerre et paix

Les artistes en Suisse (6/6). Avant son exil américain en 1940, le compositeur hongrois Béla Bartok est souvent venu se ressourcer et travailler en Suisse. Les liens tissés ici ont laissé une marque profonde dans son œuvre. 

Les amitiés plutôt que les trophées

Les bénévoles 6/7 • Roger Mamié a débarqué en 1986 au CO Domdidier, qu’il n’a jamais quitté. Il a appris le français et tout fait pour ce club ou pour la fédération suisse, histoire de rendre à la lutte ce qu’elle lui avait donné.

Un serial cracheur au regard irrésistible

Les élevages exotiques 6/7 • Didier Blanc s’est lancé dans l’élevage de lamas en 2007. Aujourd’hui, il en possède 23 stationnés entre Echarlens et Bulle. Entre cours et randonnées, il met un point d’honneur à faire découvrir cet animal.