Logo

Proche-Orient. Une délégation israélienne à Doha pour négocier la trêve à Gaza

Une délégation israélienne est attendue lundi à Doha pour des négociations indirectes sur la poursuite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza avec le Hamas. Cela après la coupure par Israël de l'approvisionnement en électricité.

L'accord de trêve négocié par l'entremise des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte, a abouti à un cessez-le-feu le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza (archives).KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 12:46, mis à jour à 12:53

Temps de lecture : 3 min

Avant ces pourparlers, l'unique ligne électrique avec Gaza, qui alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, a été débranchée par Israël. Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a aussitôt dénoncé un "chantage mesquin et inacceptable".

Cette décision "constitue une menace pour les otages qui ne seront libérés qu'à travers des négociations", a mis en garde lundi le porte-parole du Hamas, Abdoul Latif Al-Qanoua.

L'Allemagne a pour sa part appelé lundi Israël, qui bloque depuis le 2 mars l'entrée d'aide humanitaire dans Gaza, à "lever immédiatement les restrictions d'acheminement (...) de toutes les formes d'aide humanitaire" vitale pour les quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Divergences

L'accord de trêve négocié par l'entremise des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte, a abouti à un cessez-le-feu le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Durant la première phase de l'accord, qui a pris fin le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages israéliens, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1800 détenus palestiniens.

La délégation israélienne à Doha est menée par un haut responsable du Shin Bet (sécurité intérieure) et le médiateur chargé des otages, Gal Hirsch. Selon l'armée, il reste 58 captifs à Gaza, dont 34 sont morts.

Les négociateurs du mouvement islamiste palestinien, conduits par Mohammed Darwish, sont eux arrivés dimanche dans la capitale qatarie après plusieurs réunions au Caire.

Le même jour, l'émissaire américain pour les otages retenus à Gaza, Adam Boehler, a évoqué un accord sur leur libération "dans les semaines à venir", qualifiant de "très utiles" ses récentes discussions directes et sans précédent avec le Hamas.

Les désaccords sur la poursuite de la trêve portent sur la deuxième phase de l'accord qui prévoit, selon le Hamas, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des otages encore retenus dans le territoire palestinien.

Israël, de son côté, souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril, et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire, le départ du Hamas du territoire palestinien qu'il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages.

"Nous sommes prêts à commencer immédiatement les négociations" mais Israël "continue de revenir" sur l'accord de cessez-le-feu, a affirmé lundi le Hamas dans un communiqué. "Nous rejetons les tentatives de pression sur le Hamas, le langage de l'extorsion et des menaces ne marchera pas", a ajouté le mouvement.

Le projet "prend forme"

Alors que chaque camp accuse l'autre de violer la trêve, l'armée israélienne a aussi mené dimanche une frappe aérienne contre des combattants palestiniens qui, selon elle, "tentaient de cacher un engin explosif" dans le nord de Gaza. Elle a fait état d'un nombre indéterminé de "terroristes" tués.

L'avenir de Gaza est un enjeu crucial dans les tractations. Début février, le président Donald Trump a suscité un tollé international en lançant l'idée d'une prise de contrôle du territoire par les Etats-Unis et de l'expulsion de ses habitants pour en faire la "Riviera du Moyen-Orient".

Le projet de déplacement des Gazaouis "prend forme, il y a des actions en cours, en coordination avec l'administration" américaine, a affirmé dimanche le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite.