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Ukraine. Vance assure à Zelensky chercher "une paix durable" en Ukraine

Le vice-président américain JD Vance a assuré vendredi que Washington cherchait une paix "durable" en Ukraine. Il s'exprimait lors de sa première rencontre avec Volodymyr Zelensky, qui réclame "un plan" de règlement du conflit avant toute négociation avec la Russie.

"Cela ne sert à rien d'essayer de négocier" avec Vladimir Poutine, qui "mentira" et "trahira", a asséné à Munich Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort il y a an le 16 février 2024, dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique russe.KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER

ATS
AFP

ATS et AFP

14 février 2025 à 14:16, mis à jour à 20:47

Temps de lecture : 3 min

Ces discussions entre le chef de l'Etat ukrainien et l'envoyé de Donald Trump étaient très attendues par Kiev après l'onde de choc qu'a provoquée la conversation téléphonique cette semaine entre le locataire de la Maison Blanche et Vladimir Poutine.

Peu de détails ont filtré sur ces échanges qui ont eu lieu en marge de la Conférence sur la Sécurité de Munich, en Allemagne.

Zelensky pour "une paix réelle et garantie"

"Nous voulons parvenir à une paix durable et non pas à une paix qui entraînera un conflit en Europe de l'Est dans quelques années", a déclaré M. Vance à l'issue de la réunion.

"Nous sommes prêts à avancer le plus rapidement possible vers une paix réelle et garantie", a quant à lui confié le président ukrainien sur X, saluant la "détermination" de Donald Trump, qui, a-t-il ajouté, "peut contribuer à mettre fin à la guerre".

MM. Vance et Zelensky ont assuré avoir eu une "bonne conversation" sur les moyens d'atteindre cet objectif et que d'autres entretiens suivraient, "dans les jours, les semaines et les mois à venir", selon le vice-président américain.

D'abord "un plan"

L'échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine et la volonté affichée de forcer à des négociations sur l'Ukraine font craindre à Kiev et aux Européens un règlement du conflit à leur détriment.

Devant l'élite diplomatique mondiale réunie à Munich, le chef de l'Etat ukrainien a posé ses conditions pour un dialogue avec la Russie.

"Je rencontrerai les Russes - un seul Russe, Poutine - mais seulement une fois que nous aurons un plan commun avec Trump, avec l'Europe", a-t-il prévenu. A ce stade, Donald Trump n'a pas de "plan tout prêt" pour mettre fin à la guerre, a-t-il aussi affirmé.

"Liberté d'expression en recul dans l'UE"

Dans un discours très attendu, JD Vance a pris l'auditoire au dépourvu en effleurant à peine la question ukrainienne, préférant se livrer à une violente charge contre "la censure" et le "recul" de la liberté d'expression dans les pays européens.

L'envoyé de Donald Trump a en outre appelé l'Europe à prendre en main sa défense pour que les Etats-Unis puissent "se concentrer sur les régions du monde qui sont en grand danger".

Soutien des USA "pas éternel"

Plus tôt, il assuré aux Européens qu'ils avaient "bien sûr" leur place à la table d'éventuels pourparlers de paix mais qu'ils devaient prendre davantage de responsabilités au sein de l'Otan pour "partager le fardeau" de la défense du continent.

Il est temps d'investir car vous ne pouvez pas supposer que la présence américaine durera éternellement", a averti dans le même temps le chef du Pentagone Pete Hegseth, de Varsovie.

Le numéro de Trump

Après le coup de téléphone avec Trump qui replace Vladimir Poutine dans une relation d'égal à égal avec les Etats-Unis, la stratégie de négociation de Washington inquiète Européens et Ukrainiens.

Kiev réclame des garanties de sécurité de la part des Européens et des Américains, notamment l'envoi de troupes pour garantir la paix.

À Munich, M. Zelensky a semblé minimiser les craintes, en ironisant sur le fait que Donald Trump lui avait donné son numéro personnel lorsqu'ils se sont parlé cette semaine.

"S'il choisit notre camp, et s'il n'est pas au milieu, je pense qu'il fera pression et poussera Poutine à arrêter la guerre", a-t-il déclaré..

"Indépendance souveraine de l'Ukraine"

Il a salué les propos du vice-président américain assurant que les Etats-Unis auront "à coeur l'indépendance souveraine de l'Ukraine" dans les négociations à venir.

"Pour faire levier sur la Russie, "il y a les moyens de pression économique", mais "il y a bien sûr les moyens de pression militaire", a encore dit le numéro 2 américain au Wall Street Journal.

Les alliés européens de l'Ukraine craignent que la nouvelle administration américaine ne "cède tout" à la Russie.

Attaque russe sur Tchernobyl

Juste avant l'ouverture de la Conférence, l'Ukraine a accusé la Russie d'avoir attaqué avec un drone "l'enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl", provoquant un incendie qui a été "éteint". "Le niveau de radiations n'a pas augmenté", a-t-il ajouté.

La frappe à Tchernobyl démontre que la Russie "ne veut pas la paix", a déploré la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas.

Poutine "mentira" et "trahira"

"Cela ne sert à rien d'essayer de négocier" avec Vladimir Poutine, qui "mentira" et "trahira", a pour sa part asséné à Munich Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort il y a an le 16 février 2024, dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique russe

  • "Nous voulons parvenir à une paix durable et non pas à une paix qui entraînera un conflit en Europe de l'Est dans quelques années", a assuré JD Vance à l'issue de sa réunion avec le président ukrainien.KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK