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Ukraine. Trump veut parler à Poutine et Zelensky pour arrêter le "carnage"

Donald Trump a dit lundi vouloir parler à ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour arrêter le "carnage" de la guerre en Ukraine. Cela après que le maître du Kremlin s'est félicité de l'avancée de ses troupes sur le front.

Le président ukrainien a émis l'idée que l'Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie, en échange de garanties de sécurité de la part de l'Otan et de nouvelles livraisons d'armements occidentaux.KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 21:14, mis à jour à 21:23

Temps de lecture : 4 min

Le président américain élu, qui doit prendre ses fonctions en janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme rapidement à la guerre, sans jamais dire comment. Il a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" et à des pourparlers, si bien qu'Européens et Ukrainiens craignent qu'il puisse forcer Kiev à des concessions majeures et accorder une victoire géopolitique au Kremlin.

"Nous allons parler au président Poutine et nous allons parler (à) Zelensky et (aux) représentants de l'Ukraine. Il faut arrêter ça, c'est le carnage", a déclaré M. Trump lundi depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.

"Une grande partie de ce territoire, quand on regarde ce qui est arrivé... Il y a des villes où il n'y a pas un bâtiment debout, c'est un chantier de démolition (...). Les gens ne peuvent donc pas retourner dans ces villes, il n'y a plus rien", a déclaré le futur président américain.

Moscou exige 4 régions ukrainiennes

Vladimir Poutine a affirmé à de nombreuses reprises être prêt à des discussions avec l'Ukraine à condition qu'elle soient basées sur "les réalités du terrain", où les forces russes ont l'avantage depuis le début de l'année.

La Russie réclame notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions qu'elle occupe partiellement - celles de Donetsk et Lougansk dans l'est et celles de Zaporijjia et Kherson dans le Sud - en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à son ambition d'intégrer l'Otan.

Volodymyr Zelensky a lui longtemps été catégoriquement opposé à toute concession à Vladimir Poutine, mais a adouci cette position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d'un affaiblissement de l'aide occidentale.

Il a notamment émis l'idée que l'Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie, en échange de garanties de sécurité de la part de l'Otan et de nouvelles livraisons d'armements occidentaux.

"30 km2 par jour"

Cette annonce de Donald Trump intervient quelques heures après que le président russe a fait le bilan de l'année 2024 des combats en Ukraine, se félicitant du rythme de l'avancée de ses troupes et d'avoir "l'initiative" sur tout le front à l'issue de cette "année charnière".

Moins nombreuses et moins bien armées, les forces ukrainiennes perdent du terrain depuis des mois, mais à un rythme qui s'est accéléré depuis l'automne. Les soldats russes sont aujourd'hui notamment aux portes des villes stratégiques de Pokrovsk, Koupiansk et Kourakhové.

"Les troupes russes disposent de l'initiative stratégique sur toute la ligne de contact", a assuré Poutine dans un discours face aux principaux cadres de son ministère de la Défense.

Il a ainsi revendiqué la prise "de 189 localités" courant 2024, une année marquée notamment par la chute des forteresses ukrainiennes d'Avdiïvka en février et de Vougledar en octobre.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, a lui indiqué que la Russie avait pris 4500 km2 de territoire ukrainien cette année, et avançait actuellement de "30 km2 par jour".

L'armée russe a encore revendiqué lundi la conquête d'une nouvelle localité, Yelyzavtivka, située à une dizaine de kilomètres au sud de Kourakhové, ville industrielle de l'Est qui abrite un important gisement de lithium.

"Probablement" moins d'aide US

Dans ce contexte, l'Ukraine, qui craint d'arriver à la table des négociations dans une position de faiblesse, s'efforce de contenir les troupes russes et réclame un soutien accru à ses alliés occidentaux.

Mais la pérennité de cette assistance cruciale n'est pas garantie, avec le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier aux Etats-Unis, qui ont été jusqu'à présent avec l'UE les principaux bailleurs de l'Ukraine.

Le septuagénaire a affirmé que l'Ukraine devait s'attendre à "probablement" moins d'aide de la part de Washington et s'est dit opposé à l'utilisation par Kiev de missiles occidentaux pour frapper la Russie.

"Forcer" Moscou, pas Kiev

Le chef de la diplomatie polonaise a estimé lundi que c'était la Russie qui devrait être "forcée" à engager des négociations de paix et non Kiev, alors que l'Europe craint des pressions de la future administration Trump pour un accord au détriment de Kiev.

Lundi, les Etats-Unis et leurs alliés ont en outre dénoncé le soutien "direct" de la Corée du Nord à la Russie qui représente "un élargissement dangereux" du conflit en Ukraine.

Kiev a affirmé lundi qu'"au moins 30 soldats" nord-coréens, combattant aux côtés de l'armée russe, avaient été blessés ou tués samedi et dimanche dans la région russe de Koursk, partiellement occupée par les forces de Kiev.

Selon les Occidentaux, quelque 11'000 Nord-Coréens seraient déployés côté russe.