Nucléaire iranien. Téhéran n'a pas parlé que de nucléaire avec l'UE à Genève
L'Iran a poursuivi à Genève son dialogue sur le nucléaire avec les Européens. Après les représentants français, allemand et britannique lundi, les discussions ont été menées mardi avec celui de l'UE. Et elles ont porté aussi sur la Russie et le Proche-Orient.
Partager
ATS
14 janvier 2025 à 17:24, mis à jour à 17:32
Lundi soir, dans de brèves déclarations, Téhéran et les trois Etats européens au niveau des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères avaient parlé de discussions "sérieuses, franches et constructives". Mardi, il n'en a pas été différemment avec le représentant de l'UE.
Le format a été "ouvert et constructif", a précisé sur les résaux sociaux le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des Affaires internationales, Kazem Gharibabadi. Au terme de cette rencontre à laquelle participait aussi le vice-ministre des Affaires étrangères Majid Takht-Ravanhchi, il a ajouté sur les réseaux sociaux que le dialogue avait porté "principalement" sur le nucléaire.
Mais des "questions d'intérêt commun" ont aussi été abordées. Et aussi le "soutien européen inacceptable aux crimes du régime israélien à Gaza", selon M. Gharibabadi.
De son côté, le secrétaire général adjoint de la diplomatie européenne Enrique Mora a affirmé que les deux parties avaient "exploré des voies pour une solution diplomatique au problème nucléaire". "J'ai aussi abordé le soutien militaire inacceptable de l'Iran à la Russie", a-t-il insisté, dans des termes similaires à ceux de son homologue iranien à l'encontre des acteurs européens sur le Proche-Orient.
Après de précédents pourparlers en novembre, ces nouvelles consultations ont été organisées à quelques jours du retour au pouvoir de Donald Trump. L'ancien et futur président américain avait retiré son pays de l'accord entre Téhéran et les Occidentaux sur le nucléaire.
L'Iran veut tenter d'obtenir une levée des sanctions. De leur côté, les trois Etats européens s'inquiètent de l'avancement du programme nucléaire de ce pays. Ils avaient exprimé leur "préoccupation" début décembre dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU, appelant la partie iranienne à ne pas envenimer la situation.
Et ils se disent prêts à réimposer des sanctions "pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire". Téhéran a commencé à alimenter de nouvelles centrifugeuses à Fordo, l'un des plus importants du pays, dans le centre de l'Iran. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le pays est devenu le seul non doté de l'arme atomique à enrichir de l'uranium jusqu'à 60%. Il dit vouloir exploiter ces ressources à des fins civiles, ce dont doutent les Occidentaux.