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Politique

Social. Une stratégie nationale contre la pauvreté en Suisse

Le Conseil fédéral doit adopter une stratégie nationale contre la pauvreté et prolonger le programme de lutte et de prévention de la pauvreté. Le Conseil des Etats a accepté jeudi une motion du National en ce sens.

Selon l'Office fédéral de la statistique, 745'000 personnes, soit 8,7% de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2021 (image d'illustration).KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI

ATS

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26 septembre 2024 à 11:42

Temps de lecture : 2 min

Le taux de pauvreté n'a cessé d’augmenter. Selon l'Office fédéral de la statistique, 745'000 personnes, soit 8,7% de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2021. Dans un pays aussi prospère que la Suisse, ces chiffres sont inacceptables, selon l'autrice de la motion, Estelle Revaz (PS/GE).

La motion demande une stratégie nationale pour soutenir les efforts des cantons et des communes dans l'accès à la formation, l'accès aux soins de santé, la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale, l'accès à un logement abordable, ainsi que la garantie de conditions de travail et de revenus dignes. Cette stratégie devra disposer de moyens suffisants.

La lutte contre la pauvreté et le programme national de lutte contre la pauvreté doivent être coordonnés. Il est donc judicieux d'avoir une stratégie nationale, a souligné Matthias Michel (PLR/ZG) pour la commission.

Des sénateurs bourgeois se sont opposés au texte. Jakob Stark (UDC/TG) a fait valoir qu'une stratégie nationale doit être établie par les cantons, respectivement par les directeurs des affaires sociales, et pas par la Confédération. Il a aussi mentionné la situation financière tendue de la Confédération. En vain.

Prolongation du programme

Le texte exige en outre de reconduire le programme national de prévention et de lutte contre la pauvreté, limité à 2024, jusqu’à 2030 au moins. Contre l'avis de leur commission, les sénateurs ont validé cette prolongation par 24 voix contre 16.

Le Conseil fédéral se prononcera d'ici la fin de l'année sur la poursuite de la lutte contre la pauvreté. Il ne faut pas lui enlever la décision, a argué M. Michel.

Le rapport d'évaluation publié récemment montre que cette plateforme a fait ses preuves et qu'il est essentiel qu'elle soit prolongée. Tous les acteurs soulignent l'importance de la plateforme, a contré Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU). Et d'ajouter que l'élaboration d'une stratégie prendra du temps et il donc nécessaire de maintenir cette plateforme dans l'intervalle.

Le coût de la plateforme, soit 300'000 francs par année, est dérisoire par rapport aux effets qu'elle produit, a ajouté Mauro Poggia (MCG/GE). Rapporté à la population, cela fait 3,3 centimes par habitant, a complété Stefan Engler (C/GR). La Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales s'est engagée à la soutenir avec des ressources humaines et financières, a précisé Marianne Maret (C/VS).

Le Conseil fédéral était opposé au texte. Si elle a confirmé l'évaluation positive de la plateforme, la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider a rappelé qu'un projet sur la suite à donner à la lutte contre la pauvreté est en cours d'élaboration. Le Conseil fédéral se prononcera sur le sujet d'ici la fin de l'année.