France. Jean-Marie Le Pen est mort à 96 ans
Jean-Marie Le Pen, figure de l'extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à 96 ans. Son parti a salué un «immense patriote» qui a «toujours servi la France».
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ATS et AFP
7 janvier 2025 à 13:01, mis à jour à 15:17
«Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12h00», a annoncé sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP. Le fondateur de Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN), s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti.
Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale avait constaté en juin «une profonde détérioration» de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni «d’être présent», ni de «préparer sa défense» au procès des assistants des eurodéputés FN qui s’est déroulé à Paris l’automne dernier.
A la mi-novembre, Jean-Marie Le Pen avait été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison, en région parisienne.
Aucun regret
Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, Jean-Marie Le Pen a sorti l'extrême droite française de sa marginalité.
Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Elysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.
Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.
Le «Menhir» n’a jamais exprimé aucun regret pour ses dérapages, contrôlés ou non, répétés souvent, qui lui ont valu plusieurs condamnations en justice: des chambres à gaz «point de détail de l’histoire», à «l’inégalité des races» (1996), en passant par l’Occupation allemande «pas particulièrement inhumaine» (2005) ou l’agression physique d’une adversaire socialiste (1997).
Hommages du RN
«Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l'Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté», a salué sur le réseau social X le président du RN Jordan Bardella.
Le vice-président du parti Sébastien Chenu a salué la «disparition d’un immense patriote, visionnaire et d’une incarnation du courage» qui «a porté l’espoir de millions de Français».
«Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue», a pour sa part réagi le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.