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Suisse

Passage au oui présumé

En matière de dons d’organe, le Conseil national a approuvé mercredi un changement de paradigme


Philippe Castella

Philippe Castella

6 mai 2021 à 00:08

Temps de lecture : 1 min

Santé » Chaque semaine, une personne meurt en Suisse faute d’avoir trouvé un donneur d’organe. Et ce nombre tend plutôt à augmenter. «En 2020, 72 personnes en liste d’attente sont décédées», a indiqué mercredi à la tribune du Conseil national Pierre-Yves Maillard (ps, VD). «Et parmi elles, les plus jeunes avaient 8 mois, 6 ans et 18 ans.»

1500

personnes sont en attente d’organes en Suisse.

Aujourd’hui, il y a près de 1500 personnes en liste d’attente en Suisse. Dans les sondages pourtant, près de 80% des gens se disent prêts à faire don d’un de leurs organes. Mais quand il s’agit de passer à l’acte, on enregistre 55% de refus.

Un oui à l’initiative

Une réalité qui a poussé la Chambre du peuple à dire oui à une initiative populaire – ce qui est très rare – qui demande un changement de paradigme, le passage du consentement explicite à un consentement présumé. Une acceptation à une très courte majorité certes (88 à 87 et 14 abstentions).

Mais en parallèle, le plénum a mis au point hier un contre-projet indirect qui reprend l’idée de consentement présumé, assorti de quelques cautèles. Et là, la majorité est très claire, puisque au vote sur l’ensemble, le projet a été approuvé par 150 voix contre 34 et 4 abstentions. Si le Conseil des Etats confirme ce vote, les auteurs de l’initiative pourraient d’ailleurs retirer leur texte.

Moins d’un sur cinq

Moins d’un Suisse sur cinq détient une carte de donneur d’organes. Un faible taux qu’Isabelle Moret (plr, VD) explique ainsi: «Ce n’est pas une question facile, parce que cela signifie accepter que l’on va mourir et accepter d’y réfléchir.» Faute de déclaration, ce sont aux proches de décider, lorsque survient la mort, sur la base des intentions exprimées ou non. «C’est une responsabilité extrêmement lourde qui leur incombe à un moment tragique et difficile», commente Pierre-Yves Maillard. Devant prendre une décision dans l’urgence, souvent dans le doute sur les intentions de la personne décédée, une majorité renonce au don d’organes.

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