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L'UDC ne veut pas d'une «invitation faite aux criminels étrangers»

Criminels étrangers • L'UDC a défendu samedi à Wil (SG) son initiative dite de mise en oeuvre. Un «non» en votation le 28 février signifierait une invitation aux criminels à s'installer et à sévir en Suisse, a affirmé son président Toni Brunner.


ATS

ATS

2 février 2016 à 18:33

L'attention des délégués s'est portée principalement sur le thème des criminels étrangers, à un mois de la votation sur l'initiative-maison dite «de mise en oeuvre». En cas de refus du peuple, la Suisse lancerait un signal d'accueil, a mis en garde Toni Brunner, au lendemain de la publication du sondage gfs prédisant une issue incertaine au texte.

Le président de l'UDC s'en est pris à la ministre de la justice Simonetta Sommaruga et aux opposants à l'initiative, qu'il accuse de se faire les «avocats gratuits des criminels étrangers». Comme un seul homme, l'assemblée a soutenu à l'unanimité l'initiative du parti.

Le conseiller national Gregor Rutz a accusé le Conseil fédéral de ne pas respecter la volonté du peuple qui a approuvé en 2010 l'initiative de l'UDC pour le renvoi des criminels étrangers. Le souverain doit pouvoir décider si une décision d'expulsion est proportionnée ou non, a insisté le Zurichois, la volonté du peuple primant sur celle des tribunaux.

«Inapplicable» et «contraire à l'Etat de droit»

Face à lui, le conseiller national libéral-radical Kurt Fluri a défendu en vain le projet de loi de mise en oeuvre du Parlement. Contrairement à l'initiative, cette loi est applicable, garantit l'Etat de droit et elle est plus conséquente dans plusieurs domaines, selon le maire de Soleure. Il a aussi dénoncé une atteinte à la séparation des pouvoirs et à la proportionnalité.

L'UDC s'était déjà prononcée sur les deux autres sujets figurant au menu du 28 février. En novembre, elle a rejeté l'initiative de la Jeunesse socialiste «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires. Au printemps 2015, elle avait outre soutenu la construction d'un second tube routier au Gothard.

Initiative PDC

L'assemblée a également approuvé par 334 voix contre 25 l'initiative du PDC «pour le couple et la famille». Les délégués ont suivi les arguments de leur conseillère nationale Barbara Keller-Inhelder.

La St-Galloise a appelé son parti à défendre la famille traditionnelle. Et d'ajouter que la Confédération ferait mieux de supprimer davantage de prestations de l'Etat plutôt que d'encaisser les 2 milliards de francs que lui coûterait la suppression de la pénalisation fiscale des couples mariés.

Discrimination en cause

Le conseiller national vert Louis Schelbert a répliqué en vain que les avantages financiers des couples mariés dans les assurances sociales compensent leur pénalisation fiscale. Seuls les couples aisés sont en outre réellement «pénalisés».

Cette initiative «inutile» empêcherait l'imposition individuelle qui favorise l'indépendance des femmes. Exigée dans le texte, l'inscription dans la Constitution du mariage comme étant réservé aux hétérosexuels exclut par ailleurs l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, alors même que la Constitution interdit toute discrimination en raison du mode de vie, a rappelé M. Schelbert.

Deux conseillers fédéraux célébrés

Samedi, l'UDC a aussi célébré une première depuis 2008: la présence de deux conseillers fédéraux issus de leurs rangs après la non-réélection de Christoph Blocher et l'exclusion d'Eveline Widmer-Schlumpf. Selon Toni Brunner, il est important que les deux représentants du parti poussent le gouvernement à assurer les frontières de manière indépendante et avec l'aide de l'armée.

Le nouveau ministre de la défense Guy Parmelin a été très applaudi, volant même la vedette au chef du département des finances Ueli Maurer. Le Vaudois a défendu la cause d'une armée plus petite mais mieux équipée et plus rapidement mobilisable. Celle-ci pourrait être plus performante qu'une grande armée mal équipée par manque d'argent.

Face à la menace terroriste, le conseiller fédéral élu en décembre a appelé à adapter la formation des soldats et à renforcer les moyens du Service de renseignement. «Je vais m'engager de toutes mes forces pour que l'armée reçoive l'argent nécessaire.»

 

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