Lors de la débâcle de Credit Suisse, «nous avons été un peu aveuglés» selon Mathilde Farine
Un excès de confiance et des règles inapplicables ont contribué à précipiter la chute de Credit Suisse
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3 août 2023 à 22:02
Interview » Auteure de La Chute, Mathilde Farine livre son analyse sur le rachat de Credit Suisse par UBS. Pour la journaliste au Temps, le problème des banques trop grandes pour faire faillite demeure.
En vous lisant, on a l’impression que la faillite de Credit Suisse était inéluctable…
Mathilde Farine (image en médaillon ©Dominic Büttner) : Difficile de l’affirmer. Il s’agit plutôt d’un lent délitement, suivi d’une chute soudaine. En automne dernier, je ne m’attendais pas à une fin aussi brutale, précipitée par le krach de banques américaines.
Ce lent délitement est-il lié aux erreurs à répétition de la Direction?
Avec la restructuration de 1996, où l’organisation de la banque a changé, la vision d’ensemble du groupe a été perdue. L’expansion aux Etats-Unis a, en outre, posé le problème de la culture du risque qui n’était pas appropriée.
Après la crise financière de 2008, Credit Suisse s’est par ailleurs accrochée à sa banque d’investissement, source de revenus faciles mais aussi de pertes potentiellement énormes. La société ne voulait voir que les gains possibles. Ensuite, quand tout le monde a pris conscience du problème, c’était trop tard: réduire une banque d’investissement prend du temps et coûte cher en frais de restructuration. Des moyens dont Credit Suisse manquait.
Quel est le rôle des réseaux sociaux?
Ils ont eu un impact en transmettant extrêmement rapidement de fausses rumeurs qui ont suscité la première perte de confiance, en octobre 2022. La numérisation permet aussi un retrait facilité des avoirs.
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